Le webzine avide de découvertes
© 2006-2024 SHUNRIZE.com

Paul Doucet, réalisateur de Bunker

Les lecteurs réguliers de Shunrize et du Magazine 42 le connaissent sous le charmant pseudo de Bebealien mais ce ne sont pas ses critiques ciné ou ses élucubrations littéraires qui m’amènent à parler de lui aujourd’hui. Et non ! Je tenais à vous présenter Paul Doucet, le réalisateur/scénariste.

Pourrais-tu te présenter ?

Je suis tombé dans le cinéma vers 12/13 ans. Mes parents n’ont jamais voulu de télévision à la maison, alors avec ma sœur nous avons négocié un pacte machiavélique. On ne réclamait pas la télé et en échange ils nous payaient le ciné. Avec 17 salles à moins de 3 minutes à pied, autant dire qu’on s’est fait plaisir. J’avais hésité à faire du cinoche, puis j’ai fait autre chose qui me permet d’avoir la certitude de gagner ma croute pour nourrir ma petite famille. A 30 ans, je consacre une bonne partie de mon temps libre a essayé de me faire une petit place dans le domaine du court métrage en espérant pouvoir un jour passer au long et en faire mon vrai métier.

La genèse de ton court métrage BUNKER ?

J’ai pas mal galéré pour monter des projets. J’avais fini par rencontrer un producteur qui m’avait promis gloire, fortune, femmes à mes pieds et du Cookie Crunch à volonté, mais il s’est avéré que c’était un gros naze et qu’à part me pomper des idées, rien n’a jamais avancé. Bien échaudé par l’expérience, j’ai décidé qu’on ne m’y reprendrai plus et j’ai revu mes ambitions vraiment à la baisse. Je suis donc parti sur un huis clos histoire de limiter la taille de l’équipe. Et je me suis demandé : qu’est ce qui est encore plus réduit qu’un huis clos ? Un huis clos avec un seul personnage à l’image. Fort de ce parti pris aussi débile que casse gueule, j’ai écrit un script mettant en scène un personnage suicidaire sur fond post apocalyptique. Ensuite, j’ai rencontré les gens de TNT, une association de semi-pro qui a un beau palmarès de courts, on s’est plu, on a bu un coup puis fait des choses ensemble que la morale et la décence m’empêchent de citer aussi et on a monté ensemble ce projet. Par contre, je l’ai totalement financé de ma poche, pour 5 000€. Mais la facture aurait été bien plus élevée sans l’aide de TNT.

Paul Doucet et Randiane Naly

Parle-nous de ton équipe sur ce court ?

Pour la technique, j’ai donc tapé chez les membres de l’association, son président étant ingé son, un autre membre avec une double compétence prod/réal me servant d’assistant, une autre comme photographe plateau, etc… Mais la vraie valeur ajoutée de l’association (et tant pis si les autres sont jaloux) c’est Antoine Carpentier, un jeune mec de 25 ans qui est Chef op/Directeur photo chez nous et qui bosse le reste du temps chez Harcourt. Et autant dire que question lumière et cadre il touche grave. Le reste de l’équipe a été monté avec les contacts des uns et des autres. Au finish une équipe de 12 personnes sur le plateau + un monteur + un compositeur de B.O. Ça fait du monde…

Comptes-tu le présenter à des festivals ?

On pourra le voir un peu partout sur le web d’ici peu de temps, et entre autre sur mon blog. Trop de courts métrages sont tournés mais jamais finis ou finis mais jamais montrés. Or si je tourne, c’est pour montrer mes films. On va donc tenter de l’inscrire à autant de festivals que possible et tenter aussi une diffusion télé puisque TPS Star s’était intéressé au tournage via leur émission Premier Clap. Enfin, puisqu’on a tourné avec une RED on se fera une projo en super haute définition sur Paris dans quelques semaines. Là encore, pour les infos, faudra aller faire un tour sur mon blog car la date n’est pas encore définie. Et pour les plus malins, en cherchant bien il existe une version alpha du film qui traîne sur le net…

Des projets ?

Déjà devenir papa d’une petite fille fin octobre. Et ça va me prendre pas mal de temps. Ensuite, je suis actuellement en train de faire la tournée des prods pour trouver les sous pour un polar bien sombre avec un gros casting (Jo Prestia, Ludo Berthillot, Salem Kali…) et de gros moyens techniques (cascades voitures par un des fils de Rémi Julienne, pyrotechnie, cascades physiques, du sang… et bien sûr un poney). Il me reste un rôle important à caster et j’attends la réponse d’une personne très connue qui s’il disait oui faciliterait vraiment le montage financier… Sinon côté technique, je rempile avec TNT tellement on s’est bien entendus. Après, j’aimerai bien obtenir une autorisation de Games Worskshop pour faire un court dans l’univers de 40k, puisque je fantasme à mort sur l’idée de faire une trilogie de long métrage sur l’Hérésie d’Horus. Enfin, actuellement je bosse sur deux scripts de long métrage et un concept de série télé qui je pense est particulièrement novateur. Autant dire que je m’occupe bien. Parce que j’ai un vrai boulot à côté…

Tes réalisateurs préférés, tes films cultes ?

Films cultes : BRAZIL, BLADE RUNNER, TERMINATOR 2 et LA BARONNE EST UNE COCHONNE. Je trouve d’ailleurs qu’on ne cite pas suffisamment ce dernier, chantre d’une réévaluation totale des rapports humains entre les différentes couches sociales nonobstant les frontières apparentes qui se sont creusées par le manque de synergie relative. Plus sérieusement , je vais pas être très original : John Woo, De Palma, Scorsese, Gilliam, les frères Scott et une petite particularité qui fait faire les yeux ronds à tout le monde : j’overkiffe le travail de Michael Bay. Personne ne sait faire exploser un truc au ralenti et en contre-plongée comme lui. Et en plus je suis sérieux. J’aime vraiment son boulot. A côté de çà, quelques petits plaisirs déviants comme Uwe Boll…

Sur ton blog, tu collectionnes les critiques acerbes lorsqu’il s’agit des films des autres, éprouves-tu l’angoisse d’être descendu à ton tour ?

Non du tout. Si je fais un film c’est pour qu’il soit vu. Et si je veux que le prochain soit meilleur, il faut se confronter à la critique. Je ne comprend pas trop les mecs qui ne veulent surtout pas lire les papiers fait sur leurs films. Ils ont tort ou alors doivent avoir un égo surdimensionné. Oui dans le tas on trouvera toujours des crétins incultes qui n’ont strictement rien compris ou sont aigris ou n’ont même pas regardé le film en question. Mais en bon perfectionniste que je suis, je pense que pour s’améliorer il faut savoir identifier ses points faibles et s’entourer correctement. Et c’est ce que je fais puisque du coup je vais rajouter un dialoguiste à mon équipe pour mon prochain film. Il paraît que j’ai des efforts à faire sur ce plan là, donc hop je corrige.

10 comments

  1. Hehe bah oui je reste discret (enfin un peu)… D’ailleurs j’en profite, le film est ENFIN disponible !

  2. Mais genre, le bebealien il se fait interviewer et même pas il en parle, sale mécréant!!!
    Bon courage en tout cas pour tes prochains projets (surtout ceux à base de poneyz).

  3. Gnagnagna ca vient polluer ma belle interview 😛

    Merci en tout cas pour le coup de pub !

  4. Ouais et encore deux fois plus, ca sera les jours où je n’aurais pas d’inspiration 😈

    PS : heureusement que c’est l’interview de bebealien, je m’en serais voulu de polluer les commentaires d’une autre personne 😆

  5. Ouais voila 😛
    Du coup j’vais avoir beaucoup plus de temps pour faire des articles débiles sur des films bosno-hongrois que personne ne connait 😉

  6. Hééééé, j voulais t’appeler pour t’annoncer la nouvelle cette aprem’ , mais j’ai pas eu le temps:)
    On va bientôt être collègue de boulot, style le même employeur que toi en ce moment 😛

  7. Non mais dis-donc Damien, qu’est-ce que tu fais à une heure si tardive sur Internet ???
    Au lit, Garnement !!!

  8. Waouhhhh j’en apprend une belle la dis donc !!
    Pour Warhammer 40K, y’a deja le volume 1 qui est sorti : Aliens, ca s’appelle , c’est un jeune américain du nom de James Cameron qui l’a fait : c’était une bataille de Space Marine vs Tyranides 😛
    En tout cas , bonne chance pour tous tes projets et ne change rien 😉

Comments are closed.

Total
0
Share