Je fais partie des parisiens qui ont la chance de pouvoir aller travailler en vélo. Avec un trajet de moins de 30 minutes, le Vélib’ est la solution idéale puisque l’abonnement annuel coûte 29€ et que les courses de courte durée (inférieures à 30 minutes) sont gratuites.
La fin des Vélib’
En 2007, JCDecaux implante son réseau de vélos gris dans la capitale. Mais depuis quelques semaines, les stations Vélib’ disparaissent peu à peu. La mairie de Paris a en effet mis fin au partenariat avec l’industriel français spécialisé dans la publicité urbaine. D’ici fin 2017, les bornes actuelles vont être remplacées par un nouveau système de vélos partagés.
Smovengo, le futur remplaçant
C’est Smoove, une startup de Montpellier, qui a remporté le marché parisien pour les 15 prochaines années. Ce nouvel acteur sera appuyé par les compétences de Smovengo, un consortium de quatre experts internationaux de la mobilité (Smoove, Indigo, Mobivia et Moventia). Les nouveaux vélos seront mis en service dès janvier 2018. Outre le fait que les vélos seront plus légers que les anciens Vélib’ (20kg contre 22,5kg), deux gros changements sont à noter.
La première nouveauté est qu’on pourra déposer son vélo même si la station de destination est pleine, grâce au système d’overflow. Dans une station de 10 places, on pourra ainsi accrocher 20 vélos (un à chaque borne, plus un supplémentaire aux vélos déjà accrochés à une borne).
La seconde est qu’il y aura deux types de vélos : ceux de couleur verte, assemblés à Nantes, qui sont des vélos mécaniques, et ceux de couleur bleue, assemblés à La Roche-sur-Yon, qui bénéficient d’une assistance électrique (un tiers du parc).
Gobee.bike, déjà opérationnel
En attendant la mise en place des futures bornes par la mairie de Paris, les utilisateurs se sentent un peu démunis. Heureusement, Gobee.bike, une startup de Hong Kong, a dispersé depuis quelques semaines des vélos verts fluo un peu partout dans la ville.
Contrairement aux Vélib’, ils ne sont pas attachés à une borne mais simplement déposés dans la rue à l’aide de leur béquille. On parle alors de « free floating ». Un vélo libre flottant, c’est beau non ? Et ça ne coûte rien à la ville puisqu’il n’y a pas d’infrastructure.
Comment ça marche :
Le système est simple : pas besoin d’abonnement, vous téléchargez l’application mobile via l’AppStore ou Google Play, vous créez un compte que vous alimentez avec un minimum de 5€ pour vos trajets (la course coûte 50 centimes la demi-heure), et c’est tout !
Pour prendre un vélo, vous scannez à l’aide de votre smartphone le QR Code qui se trouve sur le guidon ou sur la selle, et le système ouvre automatiquement le cadenas qui bloque la roue arrière.
Lorsque vous arrivez à bon port, il vous suffit de mettre la béquille et de refermer manuellement l’antivol. Après quelques secondes, le vélo est géolocalisé et visible sur le smartphone des autres utilisateurs.
Pour éviter le stationnement anarchique en plein milieu des trottoirs ou devant les portes d’immeubles (à l’image de Cityscoot), les utilisateurs sont invités à déposer les vélos près des parkings deux roues.
Les autres différences avec le Vélib’ :
- Le panier est accroché au cadre et non au guidon : c’était assez déroutant sur le Vélib’ lorsqu’il y a du poids à l’avant et qu’on veut tourner
- Le klaxon est une molette intégrée à la poignée droite : à l’emplacement du changement de vitesse des Vélib’
- Absence de changement de vitesse : ceux qui ont de bonnes cuisses auront un peu l’impression de pédaler dans le vide.
D’autres acteurs veulent monter sur selle
Les vélos jaunes d’Ofo, leader mondial de la location de vélos en libre-service sans borne, devraient également débarquer très prochainement pour concurrencer Smoove et Gobee.bike. La licorne pékinoise mise sur le poids des vélos (15kg) et leur nombre (plusieurs milliers).
La startup oBike, créée à Singapour, débutera dans la capitale avec quelques centaines de vélos gris et orange afin de s’adapter à la demande, et a pour ambition de s’implanter à terme dans toutes les grandes villes de France.
A partir de 2018, les parisiens auront donc un large choix de véhicules partagés qui complèteront l’offre Autolib. Faut-il encore que les services soient clairs, simples d’utilisation, sans engagement, et pas trop onéreux (la concurrence devrait aider). Aujourd’hui, moins de 5% des déplacements quotidiens se font à vélo à Paris alors que nos voisins européens sont à plus de 25%.
J’espère que cela encouragera les automobilistes à laisser leur bolide au garage et que cela désengorgera aussi les transports en commun (mais n’abordons pas ici les phénomènes de densification urbaine dans les grandes villes et la surpopulation sur terre).
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