Pour sa première collaboration avec un grand studio Hollywoodien, Rob Savage s’attaque à l’une des plus anciennes histoires de Stephen King. Au cinéma le 31 mai, son Croque-mitaine te laissera-t-il dormir en paix ?
Exit l’application Zoom (Host) et le livestream (Dashcam) ! Interdit aux moins de 12 ans, le quatrième long-métrage de Rob Savage se veut plus traditionnel. Fini aussi la pandémie de COVID-19, le réalisateur britannique s’inspire cette fois-ci d’une nouvelle de Stephen King. D’abord parue en 1973 dans le magazine Cavalier, Le Croque-mitaine a été ensuite publiée au sein du recueil Danse Macabre en 1978. Si celle-ci avait donné naissance à deux courts-métrages signés par Jeff Schiro (1982) et Gerard Lough (2010), c’est la première fois qu’elle a droit à un long-métrage.
Genèse du Croque-mitaine
Annoncé en 2018, ce projet est confié à Scott Beck (Haunt) et Bryan Woods (Sans Un Bruit), qui ont coécrit la première ébauche du scénario. Suite au rachat de 20th Century Fox par Disney, la production s’interrompt jusqu’en 2021. Le script est alors confié à Mark Heyman (Black Swan) et la réalisation à Rob Savage. Conçu pour la plateforme de streaming Hulu, Le Croque-mitaine obtient finalement une sortie en salles grâce aux prometteuses projections tests. L’œuvre originale se concentrait sur la visite d’un homme chez un psychologue pour lui révéler qu’une créature maléfique traque sa famille. Cette adaptation aborde ce qui se passe après la fin du récit de King.
L’intrigue
Dévastée par le décès brutal de sa mère, Sadie (Sophie Thatcher) se sent plus seule que jamais. Son père (Chris Messina), thérapeute de profession, ne lui prodigue ni le soutien ni l’affection souhaités. Lorsqu’un patient désespéré (David Dastmalchian) se présente chez eux, il laisse derrière lui une créature surnaturelle. Tout en essayant de surmonter leur deuil, la lycéenne et sa jeune sœur (Vivien Lyra Blair), vont devoir affronter cette présence qui se nourrit de la douleur de ses victimes…
Gare au Croque-mitaine !
Au cœur de l’obscurité, quoi de plus effroyable pour un enfant que le monstre caché sous le lit ou dans la penderie ? Réveillant cette peur ancestrale dont on ne s’est jamais tout à fait remis, Rob Savage prouve qu’il maîtrise son sujet. Toutefois, on regrette qu’il respecte la grammaire du genre à la lettre. Mais à défaut d’être très originales, les scènes où apparaissent le croque-mitaine saisissent avec une redoutable efficacité.
Un énième film de monstre ?
Freddy Krueger, Candyman, Boogeyman ou récemment Come Play, le spectateur averti sera d’autant plus en territoire connu. Pourtant, on se laisse happer par cette fiction qui met l’accent sur les dynamiques familiales et les émotions primaires. A l’instar de Stand by Me, Les Evadés ou encore The Mist, le métrage rend ainsi justice à ce fin connaisseur de l’âme humaine qu’est Stephen King.
L’ombre de la mort
Abstraction faite des actrices surjouant les copines de Sadie, la force du film incombe de surcroît à son casting. Immédiatement, on pense à Sophie Thatcher (Yellowjackets) qui retranscrit avec justesse les sentiments d’une ado noyée dans son chagrin. Face à elle, Chris Messina (Argo) excelle en père éploré et dépassé. Également très investis dans leur second rôle, le troublant David Dastmalchian (Dune), Marin Ireland (Les Noces Rebelles) et Vivien Lyra Blair (Obi-Wan Kenobi). Tous confèrent un vrai relief à ces personnages qui composent avec la perte d’un être cher.
Voilà près de 50 ans que la bibliographie de Stephen King a investi nos écrans. Après Simetierre, Doctor Sleep, Le Téléphone de M. Harrigan sur Netflix et ce métrage, HBO Max a commandé une série préquelle du film Ca. Intitulée Welcome to Derry, elle nous plongera dans les années 60 pour y découvrir les origines du sinistre Pennywise. A l’heure actuelle, j’ignore si Le Croque-mitaine de Rob Savage figurera dans ton panthéon de l’horreur. Mais une chose est sûre : les créations du Maître de l’horreur n’ont pas fini d’alimenter tes cauchemars.
Crédit Photos © 2023 20th Century Studios All Rights Reserved.
Vu en avant-première via le Disney Social Club
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