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Cinéma | Dumbo de Tim Burton – Critique

A l’occasion de la sortie de DUMBO prévue le 27 mars prochain, Tim Burton et Eva Green ont donné rendez-vous à la presse française dans un salon cossu de l’Hôtel Bristol. Durant une quarantaine de minutes, le réalisateur américain et l’envoûtante actrice française sont revenus sur les coulisses de leur troisième collaboration.

Ayant eu la chance d’être invitée à cette conférence de presse et de voir le film en avant-première le 14 mars dernier, voici mon petit compte-rendu et avis.

Après DARK SHADOWS et Miss Peregrine et les enfants particuliers, Tim Burton et Eva Green se retrouvent donc dans l’adaptation en prises de vues réelles d’un classique d’animation des Studios Disney sorti aux États-Unis en 1941. Toutefois, à la différence de La Belle et la Bête, ce DUMBO prend davantage ses distances avec le matériau d’origine.

Le symbole de cet éléphant volant, c’est d’abord une métaphore très belle. C’est ensuite une histoire un peu personnelle d’un personnage un peu étrange, qui ne rentre pas dans le moule et qu’on a du mal à définir. Dans cette fable, j’y célèbre comme toujours la beauté d’être différent et celle d’être enfin accepté par les autres.

Tim Burton

Ici, les animaux ne parlent pas et les humains occupent une place nettement plus importante. Né dans le cirque de Max Medici (Danny DeVito), notre éléphanteau aux oreilles disproportionnées est aussitôt confié à Holt Farrier (Colin Farrell), une ex-star revenue mutilée de la Première Guerre mondiale. Ce dernier doit à la fois faire face aux difficultés rencontrées par son employeur, à sa nouvelle condition physique, au décès de sa femme et à son inaptitude à renouer des liens avec ses deux enfants (Nico Parker et Finnley Hobbins).

Sensible à la cause animale, j’ai été évidemment affectée par le sort de notre attachant pachyderme. Pourtant, à l’instar de Burton dont je partage l’opinion sur le cirque, c’est surtout les mésaventures de ces «phénomènes de foire» qui m’ont le plus touchée. Face à un public qui se fait de plus en plus rare et une société qui les considère comme des rebuts, leur solidarité fait alors plaisir à voir.

Je n’aime pas le cirque car je trouve les clowns terrifiants et les animaux sauvages n’y ont pas leur place. En revanche, l’idée de m’associer à un groupe d’artistes marginaux m’a toujours enchanté.

Tim Burton

Pour incarner la trapéziste Colette Marchant, il a fallu combattre ma peur du vide. Quotidiennement, je m’entrainais dans un chapiteau où les membres du cirque vivent ensemble et s’entraident, comme une grande famille. C’était fascinant de les regarder.

Eva Green

Outre un éléphanteau généré par ordinateur très réussi, l’autre atout du métrage est sans conteste le spectaculaire univers visuel qu’il nous offre. Entre les costumes de Colleen Atwood (LES ANIMAUX FANTASTIQUES) et les décors d’une exceptionnelle richesse dans les détails de Rick Heinrichs (SLEEPY HOLLOW), l’émerveillement est au rendez-vous. Réinterprétant avec brio certaines scènes emblématiques du film d’animation, dont la fameuse «Marche des Éléphants», Tim Burton nous emporte dans un tourbillon d’action et d’émotions pour mieux nous divertir.

L’arrivée à Dreamland était grandiose ! On a eu le luxe de n’avoir quasiment pas de fond vert. Entre les attractions, les acrobates et le groupe de jazz, on avait l’impression de retourner à l’âge d’or Hollywoodien.

Eva Green

Côté casting, rien de transcendant. Si Eva Green a su mettre encore une fois son indéniable talent au service d’une féminité libre et triomphante, je retiendrais principalement le retour de Michael Keaton devant la caméra de Burton. 27 ans après BATMAN RETURNS, il incarne à la perfection un entrepreneur sans aucun scrupule nommé V.A. Vandemere.

J’ai été très heureux de retrouver Eva, Michael Keaton et Danny DeVito. J’ai eu énormément de chance de pouvoir réunir ces gens extraordinaires et aussi un peu barrés. Quant à Colin Farrell, j’ai immédiatement ressenti que je le connaissais depuis toujours. J’aimais l’idée qu’on puisse former une famille un peu dysfonctionnelle.

Tim Burton

Un poil critique envers les studios qui l’ont pourtant engagé, Tim Burton s’amuse également à faire le parallèle entre le cirque qu’il montre à l’écran et celui qu’il dit diriger. Bien plus qu’une simple adaptation, son DUMBO enchantera assurément les spectateurs dès sa sortie en salle le 27 mars 2019.

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