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Cinéma | Mary et Max de Adam Elliot – Critique

Mary and Max est une histoire d’amitié entre deux personnages que tout oppose : Mary Dinkle, une petite fille de huit ans joufflue et solitaire habitant la banlieue de Melbourne en Australie, et Max Horovitz, juif obèse de 44 ans vivant à New York, souffrant de la maladie d’Asperger (forme d’autisme)…

Vendredi dernier, j’ai assisté à l’avant-première du 4e film d’animation d’Adam Eliott, MARY ET MAX qui sortira le 30 septembre prochain. La projection fut précédée d’une allocution du réalisateur accompagné de son directeur photo, Gerald Thompson et de son assistante, Calista Lyon qui souhaitait nous présenter son film. A la suite de la projection, j’ai découvert l’exposition mise en place pour cette occasion par le Mk2 de Bibliothèque qui ravira sans aucun doute les amateurs de backstages et de making-of. Ils y retrouveront les personnages en pâte à modeler, les décors utilisés ainsi qu’une galerie de dessins représentant les protagonistes de MARY ET MAX. Pour ce qui est du film, je n’avais pas vu la bande-annonce, seulement son affiche et je m’attendais à un “Wallace et Gromit” Australien. Et bien c’est loin, même très loin d’être le cas, ne serait-ce que pour les sujets abordés et le traitement apportées aux images. Le réalisateur nous explique :

Max est inspiré de mon correspondant à New York à qui j’écris depuis plus de vingt ans… Comme Max, il est atteint du syndrome d’Asperger…. Deux mondes simultanés sont représentés : le monde de banlieue australienne de Mary et le monde urbain de New York de Max. L’univers de Mary est dans des tons bruns, celui de Max dans des tons noirs, blancs et gris. Une palette de couleurs réduite au minimum me permet de renforcer le style visuel et de le distinguer de l’univers loufoque, farfelu et multicolore de la plupart des films d’animation.

De plus, même si on rit souvent, il y a quand même cette petite boule dans la gorge qui vous empêche d’être vraiment à l’aise devant ce que nous propose Adam Eliott. Agoraphobie, Obésité, Alcoolisme, Cleptomanie, Mutisme tout ces maux tournent autour d’un même sentiment : la solitude. Et attendez-vous à ce que certaines scènes puissent faire échos à votre propre mal-être présent ou passé. S’il est indéniable que le propos de MARY ET MAX m’a beaucoup touché, j’ai été également impressionnée par le rendu de l’animation. Le travail effectué au niveau des lumières par le directeur de la photo, Gerald Thompson appuie remarquablement les émotions que souhaitait faire passer le réalisateur. Et les 57 semaines d’animations nécessaires pour donner vie à “Mary et Max” donnent un résultat à l’écran assez blufflant quand on sait qu’à la base il s’agit de pâte à modeler. Dès lors, je ne sais pas si ce film rencontrera le succès qu’il mérite car il s’éloigne un peu des standards “Disneyen”, son propos étant moins vendeur et plus profond que ce que l’on nous sert habituellement. Cependant, j’espère sincèrement qu’il sera vu par le plus grand nombre car il le mérite.

2 comments

  1. Moralité : on ne choisit ni sa famille, ni son héritage génétique. Acceptons nous tels que nous sommes, cela nous aidera à nous accepter les uns, les autres.
    Ou encore : on ne choisit pas sa famille et il n’est pas facile de se faire des amis …
    Après le bipolaire mythomane de The informant, après l’alcoolique du Dernier verre, le cinéma de la rentrée a mal à la tête …

  2. C’est cool, j’en avais entendu beaucoup de bien, tu confirmes qu’il va falloir que j’aille le voir !

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