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Gladiator 2 : le syndrome de l’ex

Sorti en 2000 et réalisé par Ridley Scott, le premier opus a acquis le statut de film culte. En salles ce mercredi 13 novembre, Gladiator 2 ne devrait pas connaitre la même destinée. Je t’explique pourquoi.

Plus de 460 millions de dollars de recettes à travers le monde, cinq Oscars, dont celui du Meilleur Film et du Meilleur Acteur pour Russell Crowe. Redonnant ses lettres de noblesse au péplum, l’épopée de Ridley Scott a marqué une génération de spectateurs. Dans un contexte où il est plus judicieux de miser sur des univers déjà connus afin de minimiser les risques, il parait tentant de remettre le couvert avec des histoires qui ont cartonnées au box-office. Encore faut-il y insuffler un vent de fraîcheur pour que cela fonctionne. Après s’être fourvoyé avec Prometheus, sa préquelle d’Alien, je pensais que le cinéaste britannique retiendrait la leçon.

Affiche française de Gladiator 2 de Ridley Scott

Gladiator 2, ça parle de quoi ?

Voici seize ans que le héros vénéré Maximus (Russel Crowe) a été poignardé à mort par l’Empereur Commode (Joaquin Phoenix). A Rome, la tyrannie a refait surface sous le règne des Empereurs Geta (Joseph Quinn) et Caracalla (Fred Hechinger). Réduit en esclavage, Lucius (Paul Mescal) doit se battre au Colisée pour gagner sa liberté et venger la mort de sa femme, assassinée par le général romain Acacius (Pedro Pascal).

Joseph Quinn dans Gladiator 2 de Ridley Scott
Joseph Quinn alias Empereur Geta

Une redite ?

Fruit d’une longue gestation entamée en 2001, Gladiator 2 aurait pu séduire
les aficionados, tout en flattant une nouvelle audience. Mais David Scarpa (Napoléon) a choisi de reprendre lourdement la trame originale, en multipliant les clins d’œil. Ici, Pedro Pascal (Kingsman: Le Cercle d’Or) est sous utilisé, Paul Mescal (Sans jamais nous connaître) se débat avec des dialogues insipides, tandis que Joseph Quinn (Game of Thrones) et Fred Hechinger (The White Lotus) sont de risibles caricatures. Les personnages manquent vraiment de profondeur et seul Denzel Washington (Les 7 Mercenaires) réussit à s’extirper de ce marasme. Malgré l’ajout d’enjeux politiques, le résultat semble alors bâclé et trop prévisible.

Denzel Washington dans Gladiator 2 de Ridley Scott
Denzel Washington

N’êtes-vous pas diverti ?

Si la perspective de voir des requins dans une arène immergée ou un mec musclé se battre avec des babouins enragés est très alléchante, encore faut-il que ce soit bien exécuté. Si je n’ai rien à redire sur la scène de la bataille navale au cœur du Colisée, celles avec les singes numériques, en revanche, m’a complétement sortie du film, tellement les effets visuels étaient hideux. Et pourtant, ce ne sont pas les moyens financiers qui ont fait défaut. Avec un budget colossal de 250 millions de dollars, Gladiator 2 avait largement de quoi nous en mettre plein la vue. Dommage !

Pedro Pascal dans Gladiator 2 de Ridley Scott
Pedro Pascal

Parfois, il arrive qu’on se quitte pour mieux se retrouver. Malheureusement, ce second chapitre génère plus d’ennui que de divertissement. En dépit de ses égarements précédents (Exodus : Gods and Kings, Prometheus), Ridley Scott reste à mes yeux un créateur visionnaire. Dès lors, j’espère sincèrement qu’il abandonnera l’idée saugrenue de nous pondre un troisième volet. Certaines histoires ne sont pas vouées à durer et il faut savoir passer à autre chose.

Gladiator 2 de Ridley Scott. Péplum avec Paul Mescal, Pedro Pascal, Joseph Quinn, Fred Hechinger, Lior Raz, Derek Jacobi, Connie Nielsen et Denzel Washington. U.S.A., Grande-Bretagne – 2h30 – Interdit au moins de 12 ans – 13 novembre 2024

Crédits photos © Paramount Pictures France. All Rights Reserved.

Vu en avant-première via le Club AlloCiné


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