Pour cette nouvelle salve de critiques express, j’ai choisi de mettre en avant les derniers titres sortis chez l’éditeur indépendant Emylia qui s’attache à faire dans le qualitatif au niveau de ses éditions DVD/Blu-ray en permettant à de petits films indépendants de sortir à la vente dans des éditions fort respectables au niveau de leurs contenus. Pour preuve chaque édition Blu-ray des films chroniqués ci-dessous est vendue avec le film en version DVD ainsi qu’une version digitale offerte.
ZOMBIE LOVER
De Deagol Brothers, Avec Eric Lehning, Cody DeVos, Leah High…
Voila un film à part ! Rencontre improbable entre un univers proche de celui de Jared Hess (“Napoleon Dynamite”, Gentlemen Broncos) et des films de zombies. On y découvre sur un rythme très lent une galerie de personnages originaux que l’on n’a pas forcement l’habitude de voir dans un film traitant de morts vivants. Une ambiance surréaliste pour ce petit film qui malgré son budget plus qu’étriqué essaye de se différencier des nombreux films d’un genre surexploité jusqu’à la moelle.
Ne vous attendez pas à y voir des scènes gores ou de simples effets spéciaux, le but du réalisateur n’est pas là. Il préfère nous raconter la difficulté qu’ont les proches d’une jeune fille disparues à faire leurs deuils et leur désarrois quand ils retrouvent celle-ci errant, sans vie, dans un sous bois. Si “Shaun of the Dead” se voulait être une comédie romantique avec des zombies, il serait préférable de voir “Zombie Lover” comme un drame intimiste et décalé avec une morte vivante.
Un film qui manque certes de rythme et d’ambition mais qui est tout de même intéressant pour son coté unique et décalé. Car si ça ne vaut pas un “Shaun of the Dead”, ça vaut largement un film comme “Fido”. Côté Bonus on y retrouve un commentaire audio du réalisateur ainsi que des scènes coupées et plus original des extraits de la musique du film supprimés.
L’ILE : DES NAUFRAGES DE LA TERRE PERDUE
De Olivier Boillot, Avec Michel Beatrix, Cyrielle Gyr Debreuil…
Cette petite production française très ambitieuse (sur le papier en tout cas) est un cas d’école pour tous les jeunes réalisateurs qui veulent se lancer dans le cinéma de genre en France. Pour que le résultat soit probant à l’écran, il faut avoir les moyens (technique et financier) de ses ambitions. En l’occurrence, Olivier Boillot n’a ni l’un ni l’autre.
Bénéficiant d’un budget super serré, le réalisateur essaye tant bien que mal de mettre en scène ses 3 acteurs (très vite réduit à 2) dans cette histoire de crash aérien sur fond de fantastique. Or pour ne pas tomber dans le ridicule dans ce genre de situation, il faut allier plusieurs qualités pour que le film tienne la route.
La première est d’avoir des acteurs solides qui peuvent tenir un film pendant près d’1h30 à eux deux. Raté. Le duo n’est vraiment pas attachant et pas crédible du tout. La seconde est d’essayer de dynamiser son histoire de façon à ne pas faire ressentir au spectateur le manque de moyen.
Encore raté. Olivier Boillot meuble comme il peut au début en faisant des plans sur la nature environnante et se retrouve très vite dans un huis clos interminable ou ses acteurs sont enfermés dans un décor en carton pâte. Troisième qualité que le film n’a pas, un scénario malin qui permettrait au spectateur de passer outre les deux premières catégories.
En l’occurrence, on se retrouve dans un mix bancal entre un mauvais épisode de “Lost” avec un univers clairement pompé au jeu “Bioshock”. Pas grand-chose à sauver dans cette tentative ratée de remettre au gout du jour les classiques de Jules Verne que sont “20.000 lieux sous les mers” ou encore “L’ile mystérieuse”.
Côté bonus, l’éditeur sauve les meubles en proposant une multitude de petits documentaires allant de 30sec à 10 minutes sur toutes les coulisses du tournage.
ZIFT
De Javor Gardev, Avec Tzvetan Alexiev, Antony Argirov…
Autant vous le dire tout de suite, il me semble bien que “Zift” soit le premier film bulgare que je vois. S’il y a d’ailleurs un cinéma qui a vraiment du mal à passer nos frontières c’est bien celui des pays de l’ancien bloc soviétique. Heureusement, grâce au Blu-ray on peut désormais découvrir de petite pépite comme “Zift” dans les rayons de nos magasins.
Tourné en noir et blanc, “Zift” est l’archétype même du film noir réussi avec son histoire alambiquée, ses personnages hors normes et son atmosphère singulière. Une marque de fabrique qui a fait la renommée des Frères Cohen par exemple. Si Javor Gardev, n’atteint pas encore la maitrise des Cohen, il faut bien reconnaître qu’il est sur la bonne voie pour devenir le porte étendard d’un cinéma trop méconnu dans notre pays. Disposant d’un travail remarquable au niveau de la photographie, le réalisateur accentue l’atmosphère lourde de son film grâce à une panoplie d’acteurs excellents qui rehausse encore un peu plus le niveau général du métrage.
On y suit La Mite, un homme emprisonné pour un crime qu’il n a pas commis en 1944 en plein conflit mondial et qui retrouve la liberté en 1960 après le coup d’état communiste. Au fil des flashbacks, on connaitra plus en détail son histoire et les péripéties qu’il rencontre lors de sa sortie de prison. “Zift” est une véritable découverte qui vaut le coup d’œil. D’ailleurs sa nomination aux Oscar dans la catégorie du meilleur film étranger en est une preuve de plus.
Seul petit bémol de cette édition Blu-ray, c’est que contrairement aux autres films de l’éditeur, celui-ci (qui est de loin le plus intéressant du lot) est totalement dénué de bonus. Dommage car c’est bien sur ce film doté d’une véritable ambiance et d’un travail d’une qualité rare au niveau de la photo que l’on aurait voulu en savoir en plus concernant le tournage. Néanmoins, le film est assez bon pour se suffire à lui-même !
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