On t’emmène à Goussainville dans le Val-d’Oise, à une vingtaine de kilomètres de Paris. Au programme : une balade insolite au coeur des rues délabrées du hameau du Vieux-Pays.
Pour accéder au vieux village de Goussainville depuis la capitale, tu peux emprunter le RER D. C’est ensuite à 20 minutes de marche de la gare SNCF en descendant la D 47. Ce samedi-là, on a opté pour le service d’auto-partage Zity.
Gare : Goussainville, RER D
Départ : Place Hyacinthe Drujon
Durée estimée : 1h
Après avoir garé la voiture électrique sur le parking de la Salle des fêtes Gaston Houdry (1924), nous voilà partis pour une petite heure d’exploration. Premier constat, contrairement à ce que laisse suggérer le clip de Shy’m (Il faut vivre, 2015) ou Charlize Théron dans The Old Guard (Netflix 2020), on est loin d’un no man’s land. Note d’ailleurs que la fameuse scène du film n’a pas été tournée à Goussainville mais en Angleterre dans l’église All Saints à Shirburn, Oxfordshire.
En effet, le quartier compte plus de 300 habitants, une librairie (Goussainlivres – 14, rue du Bassin), des associations, un centre équestre, un garage, un parc municipal et même une école élémentaire.
Un patrimoine délaissé
Si L’église Saint-Pierre-Saint-Paul du XVIe siècle, classée à l’inventaire du patrimoine, a fait l’objet d’une restauration en 2013, le reste semble être à l’abandon. Dans le parc attenant, on découvre ainsi les ruines du Pavillon de garde et de la Maison de maître construite à l’emplacement du château en 1860. Seules les anciennes écuries tiennent encore debout.
Impasse du Bassin
Cœur historique de la ville, le Vieux-Pays a connu une première vague de départs lorsque la mairie et les commerces s’installèrent sur le tracé du chemin de fer en 1964. Puis, une seconde avec l’ouverture des pistes de l’aéroport de Roissy en 1973, qui l’empêtrera dans un imbroglio administratif. Depuis, les bâtiments de France interdisent toute destruction des maisons rachetées par la mairie à cause de l’église classée et la catégorisation du site en zone de bruit intense limite toute réhabilitation.
Rue Brûlée et Rue de la Suef
ZAC vouée à l’artisanat d’art, cité dédiée aux sourds et muets, chantier d’insertion à travers l’activité BTP, relance de la filière agricole ou encore activités hôtelières. En 47 ans, la mairie de Goussainville a évoqué bon nombre d’idées pour réhabiliter le quartier mais jusque-là rien n’a été fait.
Juste après l’école Sévigny conçue par l’architecte parisien Auguste Balayer (1932), on aperçoit le colombier de la ferme de Montmorency recouvert de lierre. Partiellement détruit et reconstruit au début du XVIIIe siècle, cet édifice qui pouvait accueillir 3 500 oiseaux daterait de 1437. Bien que sa charpente ait été restaurée au XXe siècle, il est aujourd’hui en très mauvais état.
La rue du Pont
Ensuite, redescendons pour atteindre la rue du Pont. On passe devant la Ferme des Bourdes où j’ai pu prendre des clichés à travers les barreaux de ses fenêtres. On continue jusqu’au bout de la rue du Pont avant de rebrousser chemin.
Difficile d’imaginer que ces habitations décrépies, murées et taguées sont de nouveau occupées mais c’est pourtant le cas. Sans transports en commun, ni commerces de proximité, le moins que l’on puisse dire c’est que les habitants du Vieux-Pays ont été abandonnés par leur municipalité.
© Crédits Photos – S H U N R I Z E.com
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