A travers ses affiches alternatives, Marie Bergeron invite à porter un autre regard sur les films. Dans un domaine où règne souvent une grande médiocrité, les créations de la montréalaise ne passent vraiment pas inaperçues. Découverte.
Formée à l’École de design de l’Université du Québec, Marie a fait du cinéma et des jeux vidéo son terrain de prédilection. Avec un style délicieusement rétro, elle a su ainsi séduire de nombreux acteurs de ces secteurs. Depuis 2010, elle a notamment collaboré avec Ubisoft, Bandaï Namco, Riot Games, Paramount, Warner ou encore Marvel Studios. Exposée également aux Etats-Unis, en Pologne et au Japon, sa créativité débordante n’a pas fini de marquer les esprits.
Plus jeune, tu souhaitais travailler dans le cinéma. Pourtant, tu as opté pour une formation de designer graphique. Pourquoi ce revirement ?
Effectivement, j’ai d’abord étudié le cinéma. Je visais alors probablement la photographie. Après cette courte expérience, j’ai réalisé que c’était une passion et non une carrière. J’ai donc emprunté une autre voie. Sans savoir trop où je m’enlisais, j’ai choisi le design graphique. C’est durant ces belles années de découvertes que je suis tombée en amour avec l’illustration. J’ai alors tenté le tout pour le tout.
Outre ta formation universitaire, l’auto-formation joue un rôle important pour travailler sa maîtrise de l’image. T’exerces-tu au quotidien ?
Je le faisais auparavant mais ce n’est plus le cas. J’ai trouvé mon style. Lorsque celui-ci ne me plaira plus, je devrais en trouver un autre. Cela dit, il évolue déjà en étant testé de contrat en contrat.
Parle-nous de ton processus créatif.
D’abord, je cherche des images inspirantes qui parlent du sujet dont il est question, ce qui a été fait auparavant. Ensuite, je sketch rapidement des idées. Parfois, ce ne sont que des mots. Puis, j’en sélectionne pour réaliser des croquis un peu plus raffinés. Enfin, je m’attaque à l’image finale.
Tes premiers pas professionnels ?
Comme la plupart des gens, j’ai commencé en bas de l’échelle. J’étais motivée et confiante. C’était un saut dans le vide mais en cas d’échec, il suffisait de changer mes choix. Je dois d’ailleurs beaucoup au soutien incroyable de ma famille et mes parents. J’avais la chance qu’ils puissent m’offrir une aide financière pour foncer vers mes rêves, si nécessaire. Pour ce qui est de démarrer une carrière solo, cela demande encore plus d’investissement. J’ai dû mettre les bouchées doubles, voire triples. Je ne faisais que bosser. Et si les contrats entraient, ce n’était pas fructueux. Pourtant, je savais que ce n’était qu’une question de temps pour que tout change.
Parmi tes clients figurent de grands noms des industries vidéoludique et cinématographique. Aurais-tu des conseils pour exercer au mieux ce métier précaire ?
Difficile de donner des conseils. Personne n’a le même cheminement, les mêmes problèmes, les mêmes challenges etc. Je dirais simplement : travaillez fort, soyez patient et conscient que vous ferez des contrats qui ne vous plaisent pas, mais le tout mènera vers la carrière que vous désirez.
En France, tu as signé l’affiche teaser de Vivarium et une collector pour Parasite. Comment en es-tu venue à travailler pour The Jokers Films ? Avais-tu des directives précises ?
Ce sont de vieux clients. J’avais fait quelques créations avec leur ancienne boite de distribution. Pour ce qui est des directives, j’offre mes idées et j’en reçois également. Il suffit de trouver le juste milieu.
Quelle réalisation te donne le plus de fierté ?
A ma grande surprise, j’ai eu un plaisir énorme à travailler avec Ubisoft. A ce jour, cela reste mon plus plus beau contrat. J’aurais cru que la liberté de création aurait franchement pris le bord, mais ce ne fut pas le cas. J’ai également souvent de chouettes collaborations avec des musiciens, éditeurs etc. Tout est une fierté quand le client est satisfait.
As-tu été impactée par la pandémie de Covid-19 ?
En dehors des deadlines qui changeaient tout le temps, cela n’a rien changé.
Tes derniers coup de cœur cinéma/jeux vidéo ?
Bizarrement, je n’ai pas tant joué ou vu de films durant la pandémie. Je ne l’ai pas encore fini mais j’ai adoré Death Stranding. Avant cela, dans la continuité du premier, The Last of Us Part II, fut encore une fois un chef-d’œuvre. Sinon niveau cinéma, rien de majeur. J’attends avec impatience, The Green Knight, produit par la superbe maison A24. Ils ont démontré qu’ils étaient leaders dans l’industrie cinéma. Mise à part cela, j’ai une liste interminable de films et série à regarder.
Une actualité à partager ?
Je ne peux rien divulguer mais je bosse sur de gros projets. Je voulais d’ailleurs m’excuser auprès de mes fans pour mon absence sur mes réseaux sociaux.
Photos © Marie Bergeron
💻 Marie Bergeron sur Internet
Son site : http://www.mariebergeron.com/
Sa boutique : https://mbstore.bigcartel.com/
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