Fondé en 2010 par Yoshihiro Nishimura (Tokyo Gore Police, “Vampire Girl vs. Frankenstein Girl”) et Noboru Iguchi (Machine Girl, “Robogeisha”), le label Sushi Typhoon est la nouvelle division du Studio Nikkatsu consacrée au cinéma extrême.
Le 10 septembre dernier, dans le cadre de L’Etrange Festival 2011, une Nuit Sushi Typhoon était proposée au Forum des Images de Paris. Ainsi, dés 00H00, nous avons pu découvrir quatre de leur production inédite ou en avant-première française : “Hell Driver”, “Alien Vs Ninja”, “Karate Robo Zaborgar” et “Yakuza Weapon” que je n’ai pas pu voir car à 6h30 et avec 6 films dans les pattes, j’avoue avoir déclaré forfait.
Exceptionnellement, Yumiko Hara, l’actrice principale de “Hell Driver” suivie de très près par le réalisateur, Yoshihiro Nishimura, avaient fait le déplacement depuis le Japon pour nous présenter la soirée. Une présentation que je ne suis pas prête d’oublier, vu que l’excentrique cinéaste avait décidé de venir simplement vêtu d’un fundoshi (un long morceau de tissu rectangulaire qui laisse les fesses apparentes).
Agitant au-dessus de sa tête un faux foetus retenu par son cordon ombilical, il a fait jouer le public à shifumi pour remporter des T-shirts et a fini la soirée le pénis à l’air.
Hell Driver de Yoshihiro Nishimura – 2011
(Nihon bundan: Heru doraibâ)
Avec : Eihi Shiina, Asami, Yumiko Hara, Yurei Yanagi…
Après Mutant Girls Squad, Yoshihiro Nishimura revient avec un métrage tout aussi barré où une entité extra-terrestre transforme une partie de la population japonaise en zombies affamés de chair humaine. Ces zombies sont indestructibles et le seul moyen de les supprimer est de leur enlever leur appendice frontal qui n’est pas sans nous rappeller la glande pinéale de From Beyond de Stuart Gordon. Dans ce festival de portnawak, on suit les mésaventures de Kika une jeune fille dotée d’un coeur artificiel couplé à une tronçonneuse depuis que sa propre mère lui ai arraché lors d’un combat. C’est déjà pas mal en soit mais quand on sait que cette improbable mère incarnée par l’inoubliable interprète d’ “Audition”, Eihi Shiina, a également dévoré les jambes de son mari en compagnie de son frère avant d’être possédée par la fameuse entité extra-terrestre, on se dit que les neurones de Daichi Nagisa et Yoshihiro Nishimura, à l’origine de ce scénar’, doivent carburer à des substances non homologuées par les instances pharmaceutiques. Road-movie gore et assurément déjanté où l’on croise pèle-mêle un joueur de baseball qui envoie valser des têtes de zombies, une geisha qui se sert d’un foetus comme arme de poing ou encore une créature comparable à Shiva amatrice de guns et de sabres, “Hell Driver” est quelque peu confus, un poil trop long mais vraiment drôle.
ALIEN Vs NINJA de Seiji Chiba – 2010
Avec : Mika Hijii, Shuuji Kashiwabara, Ben Hiura, Donpei Tsuchihira…
J’aime les Ninjas. J’aime les films avec des extra-terrestres. Alors vous pensez bien qu’un film qui intègre deux des choses que j’aime le plus au cinéma me fasse forcément envie. Depuis que j’avais vu son affiche au Marché du film de Cannes en 2010, je bouillais d’impatience de voir cette toute première production du label Studio Typhoon. Premier fait amusant, alors que l’action est censée se passer dans une époque antérieure à la nôtre, nos quatre ninjas semblent tout droit sortis d’un magazine sponsorisé par l’Oréal. Nous avons Yamata (Shûji Kashiwabara) à la mèche rebelle dont les reflets auburn fait bien des jaloux dans la forêt, Jinnai (Masanori Mimoto) a la coupe noir jais très structurée, Nezumi (Donpei Tsuchihira) qui nous prouve une fois encore que la décoloration ne va pas à tout le monde et Rin (Mika Hijii), la bonnasse du groupe dont les cheveux soyeux se remettent toujours en place. A côté de cela, nous avons des aliens grisâtres caoutchouteux prêts à démembrer tout ce qui passe à leur portée mais qui font peine à voir et d’autres petits aliens tout rose ressemblant étrangement aux mascottes de la dernière pub SNCF qui transforment en zombies les ninjas survivants. De plus, le métrage possède 2 ou 3 scènes de combats plutôt bien chorégraphiées notamment une où l’on voit Rin en corps à corps sexy avec l’un des alien. En dehors, du blond grassouillet qui m’agaçait profondément, l’ensemble du casting s’en sort plutôt bien et on regrettera simplement que le film soit aussi policé.
KARATE ROBO ZABORGAR de Noboru Iguchi – 2011
(Denjin Zabôgâ: Gekijô-ban)
Avec : Itsuji Itao, Mami Yamasaki, Asami, Naoto Takenaka, Hiroyuki Watanabe…
Cette adaptation de la série “Tokusatsu Denjin Zaborgar” est délicieusement kitsch et m’a rappelé les grandes heures de Récré A2 avec “X-Or”, “San Ku Kaï” et “Spectroman” et celles du Club Dorothée avec “Bioman”, et cie. C’est donc d’un oeil amusé que j’ai suivi la lutte contre le crime de Daimon, un expert en arts martiaux et de son robot guerrier Zaborgar. Ici, l’action remplace le gore que l’on retrouve habituellement dans les productions de Sushi Typhoon et le scénario est nettement plus fouillé qu’à l’accoutumée ce qui pourra déstabiliser certains d’entre vous. Un film sympathique qui ne vaut que pour l’hommage qu’il rend au sentaï des années 70.
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Bonsoir et bravo pour ce compte-rendu d’une soirée pas comme les autres. Bon, j’avoue pour ma part avoir fermé les yeux une ou deux fois, mais Nishimura a su mettre une ambiance d’enfer.