Lassée du manque de créativité de la part des studios hollywoodiens, je dois reconnaître que si je n’avais pas été amenée à le voir en juin dernier dans le cadre de mon travail, ce film n’aurait certainement pas connu les honneurs de ma carte de ciné illimitée.
Encore un film sur une nana possédée, encore un film qui utilise le dispositif désormais éculé du faux-documentaire lancé en 1980 par CANNIBAL HOLOCAUST et repris depuis avec plus ou moins avec talent (“Projet Blair Witch”, la saga REC, Zombie Diaries…) et encore un film doté d’une baseline qui m’incite encore moins à le voir :”Oubliez Paranormal Activitiy, la peur, la vraie. Elle est ici” dixit Mad Movies.
Produit par Eli Roth (“Hostel”, Inglorious Basterds), le troisième long-métrage de Daniel Stamm (“A Necessary Death”) n’en porte pas pour autant la marque. Pas de fièvre putrescente, pas de touristes torturés et pas l’ombre d’une scène terrifiante à l’horizon. Alors pourquoi LE DERNIER EXORCISME mérite-t-il tout de même qu’on s’y attarde ?
Tout d’abord, parce que son scénario inspiré d’un véritable documentaire datant de 1972 où un évangéliste nommé Marjoe Gortner relate à des journalistes à quel point le système ecclésiastique est une vaste escroquerie, parvient à nous tenir en haleine jusqu’au dénouement final.
Mais aussi parce que le cinéaste obtient de ses comédiens des performances si naturelles que plusieurs scènes semblent entièrement improvisées, nous laissant quelque peu dubitatif quant à la direction dans laquelle il tente de nous emmener. Ainsi, on s’amusera de l’introduction humoristique du révérend Cotton Marcus porté par un Patrick Fabian des plus convaincants et des moments de légèreté disséminés tout au long du film dont cette savoureuse réplique du caméraman “Je ne me sens pas très à l’aise dans un endroit où quelqu’un veut me couper la tête“.
Et pour finir parce qu’on aimera la performance d’Ashley Bell, digne relève de Linda Blair (“L’Exorciste”) dans le rôle de l’adolescente possédée de service.
Malgré tout et sans vouloir vous gâcher votre plaisir, disons que les dernières minutes sapent quelque peu la vraisemblance soigneusement établie jusqu’alors et m’ont particulièrement déçue. Dommage !