Il semble bien loin le temps où Thomas Njigol remplissait des petites salles parisiennes comme le Moloko avec son premier one-man show BIENVENUE. Pourtant entre ses représentations plus confidentielles et celles qu’il a donné sur la cultissime scène de L’Olympia, seulement quatre petites années se sont écoulées.
Ex-membre du Jamel Comedy Club avec lequel il s’est fait connaître du grand public, Ex-chroniqueur pour l’émission FOU DU ROI de Stéphane Bern sur France Inter, Ex-chroniqueur sur Canal+ pour le “Grand Journal”, notre humoriste de M.A.* est parvenu à s’imposer comme l’une des valeurs sûres de la scène comique française.
Mardi dernier, confortablement installée dans un fauteuil de l’Auditorium de TF1, j’ai pu découvrir son second one-man-show, A BLOCK ! enregistré en 2009 à La Cigale qui sortira en DVD, Blu-ray et VOD le 20 octobre prochain.
Je dois vous avouer que ses prestations dans Le Grand Journal ne m’avaient pas plus convaincue que cela mais il faut bien reconnaître que faire rire sur commande en parlant d’invités qui ne t’inspirent pas forcément n’est pas la chose la plus aisée au monde. Toujours est-il que cette projection a été pour moi une très bonne surprise et la rencontre qui a suivi n’en a été que meilleure. A l’affût de nos réactions face à son spectacle c’est un Thomas sincère et plutôt sensible à nos commentaires qui a répondu à nos quelques questions.
Peux-tu nous parler du documentaire tourné au Cameroun ?
C’est une caméra témoin qui m’a suivi dans le pays d’origine de mes parents. Aller au Cameroun a suscité une angoisse sans nom car ils me connaissent. C’est un pays très chaleureux mais cette chaleur n’est pas comparable à celle que tu peux avoir dans un pays comme le Sénégal par exemple ou le Mali. On a un orgueil extraordinaire. La presse était sur les dents. Il y avait des représentants de l’État, c’était quitte ou double. Beaucoup de ma force vient de là-bas et c’était très important pour moi.
Comptes-tu y retourner ?
Oui, complètement. Cela s’est très bien passé.
Était-ce une volonté de ta part de ne pas trop parler de l’Actualité dans ton spectacle ?
J’ai pour principe de parler de choses qui m’ont marqué et qui resteront graver dans les esprits. Pour qu’un spectacle fonctionne tu peux avoir 2 ou 3 références à l’actualité pas plus, il faut éviter de le parasiter de faits divers datant de mars 98.
Il t’a fallu combien de temps pour écrire ce spectacle ?
Environ 2 ans.
Quel format de salle préfères-tu ?
Définitivement, La Cigale. Les vraies salles de théâtre me conviennent mieux.
Quel regard portes-tu sur tes prestations dans Le Grand Journal de Canal+ ?
C’est un exercice totalement différent. Canal+ était un bon entrainement pour le stress. Tout ce que j’ai fait jusqu’à présent m’a permis de désacraliser l’instant où je monte sur scène, de mieux me connaître et d’être meilleur.
Thomas affublé d’un beau t-shirt à l’effigie de Richard Pryor et son acolyte Fabrice Éboué
Comment arrives-tu à gérer un public qui n’est pas réceptif à ton humour ?
La scène c’est la vérité. Chaque jour c’est une remise en question. Il faut avoir des gardes-fou car lorsque tu fais rire une salle tu es dans une autre dimension, au-dessus de tout. De même que lorsque tu fais un bide, tu te sens comme une merde. Je ne pense pas faire de la scène pendant très longtemps. Je veux dire que j’en ferai encore mais pas forcément de manière aussi exposée et m’arrêterai à 3 spectacles grand public histoire de ne pas faire comme ROCKY qui aurait dû s’arrêter au 3.
As-tu des velléités cinématographiques ?
Fabrice Éboué et moi bossons sur un film qui s’appelle CASE DÉPART que l’on va commencer à tourner lundi prochain entre Paris et Cuba. C’est l’histoire de deux frères, un film sur l’identité. Fabrice y interprète le métisse qui renie sa partie noire, qui veut être plus blanc que blanc et moi je suis le noir parano. Notre père est entrain de mourir et il va nous léguer le papier d’affranchissement de nos ancêtres. Comme mon personnage est plutôt vénal et qu’il n’y a rien a en tirer et que celui de Fabrice n’est pas intéressé par son histoire, nous allons le déchirer. Et là, magie du cinéma, un sort vaudou extraordinaire… bon ça sera très rapide, un effet très minimaliste car on n’a pas un budget énorme pour les effets spéciaux, nous allons nous retrouver propulser dans le passé en 1780. A travers des épreuves nous allons reconstruire le papier. J’ai joué dans deux films, VILAINE et LA CHANCE DE MA VIE où je ne suis d’ailleurs pas trop exposé mais je ne me retrouve pas trop dedans. Là, c’est l’occasion de faire quelque chose qui va dans ce sens.
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