LA MAISON DE LA RADIO
Documentaire – De Nicolas Philibert, Avec Philippe Vandel, Angélique Bouin, François Morel
Avis : Depuis 1963, cet imposant bâtiment situé sur les rives de la Seine diffuse un large éventail de musique et de programmes d’actualités sur nos ondes radio. Dotée de nombreux bureaux et de studios d’enregistrements, la «Maison ronde» est également un lieu de prédilection pour les mélomanes qui peuvent se repaître des concerts donnés par l’Orchestre philarmonique qu’elle abrite en son sein. Jusqu’ici, il s’avérait difficile d’envisager tout ce qui pouvait bien se passer au cœur de cette véritable fourmilière. Fort heureusement pour notre insatiable curiosité, Nicolas Philibert («Etre et avoir») a planté sa caméra durant six mois à la Maison de la radio afin de nous dévoiler ce que cachent ces couloirs circulaires interminables. A la fois ludique et souvent drôle, le documentaire nous présente des personnages dont le quotidien peut nous paraître parfois surréaliste. Ainsi, le sourire viendra à nos lèvres à chacune des apparitions à l’écran de Marie-Claude Rabot-Pinson qui reçoit des informations insolites pour les journaux de France Inter, ou encore lorsque Marguerite Gateau, qui dirige l’enregistrement d’une fiction pour France Culture, entamera des dialogues décalés avec son ingénieur son. De la matinale de France Inter à la captation d’un concert ou d’une fiction en passant par un reportage sur le Tour de France, cet hommage aux artisans de la radio ne manquera pas de vous passionner.
ILL MANORS
Drame – De Ben Drew Avec Riz Ahmed, Ed Skrein, Anouska Mono, Lee Allen, Jo Hartley, Lee Whitlock
Avis : Figure du Hip Hop anglais, plus connu sous le nom de Plan B, Ben Drew choisit pour son premier long-métrage de nous parler de ce qu’il connait le mieux : Forest Gate, son ancien quartier londonien. Tiré en partie de faits réels, ce drame singulier qui utilise des morceaux de rap pour présenter ses personnages nous plonge dans le quotidien extrêmement violent d’un jeune orphelin qui rêve d’échapper à cette spirale déshumanisante. Primé au Festival du film britannique de Dinard en 2012, «Ill Manors» nous donne l’occasion de revoir Riz Ahmed qui jouait l’un des terroristes débiles de We are Four Lions. A ces côtés, des acteurs non-professionnels mais tout aussi talentueux, tels que le rappeur Ed Skrein qui a notamment travaillé avec Asian Dub Foundation, renforcent la crédibilité du métrage. De l’exploitation de la femme sans papiers ou accro au crack à l’enfant de 12 ans embrigadé dans un gang de dealers, rien ne nous est épargné et nous profitons longuement des sombres recoins de la souffrance humaine. Au final cette critique implicite et parfois amusante du système social britannique qui laisse sur le carreau les habitants des cités nous conforte dans l’idée que Ben Drew a bien fait de se munir d’une caméra.
KINSHASA KIDS
Drame – De Marc-Henri Wajnberg, Avec Emmanuel Fakoko, Gabi Bolenge, Gauthier Kiloko
Avis : Rejetés par leurs familles et par l’Église, les «shégués» ne sont plus vraiment des enfants mais ne sont pas encore pour autant des adultes. S’ils se sont faits une place au sein de la société kinoise grâce à des petits jobs qui leur permettent de survivre quotidiennement, ils rêvent de prendre leur destin en main pour se détacher enfin de cette image d’enfants sorciers qui leur colle à la peau. Après Just Friends, le documentariste Marc-Henri Wajnberg revient ici à la fiction en partant à la rencontre de huit enfants des rues de Kinshasa qui décident de monter ensemble un groupe de musique. Emmené par de jeunes comédiens novices, débauchés dans la rue qui ont vécu ou vivent encore l’enfer quotidien de cette insupportable précarité, ce métrage choral à l’énergie contagieuse n’est pas sans nous rappeler Benda Bilili. Mêlant mensonge et réalité sans qu’il soit toujours possible de différencier l’un de l’autre, «Kinshasa Kids» parvient à capter judicieusement la vibration toute singulière de cette capitale, entre violence, passion et sens inné de la débrouille.
QUARTET
Comédie – De Dustin Hoffman, Avec Maggie Smith, Tom Courtenay, Billy Connoly, Michael Gambon
Avis : Avant tout chose, sachez que le film est nettement moins moche que son horrible affiche laisse supposer (j’en ai encore mal à mon Photoshop !). Dans cette première réalisation du septuagénaire Dustin Hoffman («Rain Man»), une ancienne star de l’opéra cause tout un émoi lorsqu’elle emménage dans une maison réservée aux chanteurs et aux musiciens à la retraite. L’acteur-cinéaste se donne beaucoup de mal pour nous expliquer que la vieillesse ne sous-entend pas qu’il faille abandonner les passions qui nous tenaillent. Cette comédie pas toujours très drôle et empreinte de mélancolie qui s’inspire de la pièce éponyme de Ronald Harwood manque parfois de réalisme au risque de nous perdre. Soutenu par un brillant casting, Quartet possède un certain charme suranné mais n’a rien de bien mémorable.
DEAD MAN DOWN
Aventure – De Niels Arden Oplev, Avec Colin Farrell, Noomi Rapace, Terrence Howard
Avis :Après l’excellent «Millénium», le cinéaste danois Niels Arden Oplev a eu la bonne idée de collaborer de nouveau avec Noomi Rapace et de la confronter à Colin Farrell et Isabelle Huppert. La réunion de ces trois acteurs talentueux promettait un métrage très alléchant mais nous devrons nous contenter d’un thriller brouillon des plus soporifiques agrémenté de scènes dramatiques franchement risibles. Quel gâchis !
En savoir plus sur Shunrize, le webzine avide de découvertes
Subscribe to get the latest posts sent to your email.