Cinéma | Sleep, nuits blanches à Séoul

En lice pour la 31^e édition du Festival de Gérardmer, Sleep révèle le talent du réalisateur sud-coréen Jason Yu. Un film d’horreur fort prometteur à ne pas rater en salle dès le 21 février.

Cauchemars (Freddy, Schlaf), paralysie du sommeil (Slumber, Mara), somnambulisme (Sleepwalker, Silent Hill). Source d’inspiration inépuisable pour le cinéma, la parasomnie s’invite à nouveau sur nos écrans. Déjà présenté à la 62^e Semaine de la Critique du Festival de Cannes, au TIFFF, à Sitges et au Fantastic Fest, Sleep est le premier long-métrage de Jason Yu. Auparavant, il fit ses armes en tant qu’assistant réalisateur sur Okja de Bong Joon-ho et tourna deux courts-métrages, dont The Favor qui fut primé dans de nombreux festivals coréens.

L’ennemi intérieur

Parsemée d’éléments personnels, l’intrigue imaginée par Yu met en scène Soo-jin (Yu-mi Jeong) et Hyeon-soo (Lee Sun-kyun), un couple très amoureux sur le point de devenir parents. Ensemble, ils pensent pouvoir tout surmonter. Mais lorsque Hyeon-soo développe d’étranges troubles du sommeil, la solidité de leur union est mise à rude épreuve. Pire encore, Soo-jin commence à craindre pour la sécurité de leur enfant.

Un tandem attachant

Côté casting, Jason Yu a eu la main plutôt heureuse. En effet, le cinéaste a confié le rôle du mari somnambule à Lee Sun-kyun. Après Parasite de Bong Joon-ho qui lui offrit une notoriété internationale et Dr Brain, la série d’AppleTV+ créée par Kim Jee-Woon (Ça tourne à Séoul), Sleep est l’occasion de le voir dans l’un de ses derniers rôles. L’acteur de 48 ans étant décédé le mois dernier. Il forme ainsi avec la captivante Jung Yu-mi (Dernier train pour Busan) un couple loyal qui insuffle une remarquable intensité dramatique au métrage. Enfin, Yu peut aussi compter sur le génie comique de Yoon Kyung-ho (Smugglers).

Médecine vs chamanisme

Ici, la nuit qui devrait être vectrice de repos, de retour sur l’intime et le foyer familial apparait comme une puissance déstabilisante. Provocatrice de désunion, elle s’oppose alors à l’ordre diurne et à la pensée rationnelle. Est-ce l’anxiété dû à l’avènement d’un enfant ou un facteur occulte qui est à l’origine de l’état du mari ? Empreint de paranoïa et s’aventurant sur un terrain similaire à celui emprunté par Mister Babadook ou Samhain, Sleep nous happe jusqu’au bout. Film de genre efficace et parfois drôle, il s’impose comme l’une des bonnes surprises de ce début d’année 2024.

Horreur de Jason Yu. Avec Jeong Yu-mi, Lee Sun-kyun et Yoon Kyung-ho. Corée du Sud – 1h34 – Sortie 21 février 2024 

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Vu en avant-première via invitation presse