Dimanche dernier, on a choisi de poursuivre notre exploration du sud de l’île de France en nous rendant dans l’Essonne, aux portes du Gâtinais Français.
Situé entre les massifs forestiers de Fontainebleau et de Rambouillet, ce vaste territoire protégé est surnommé le pays des mille clairières et du grès. Il s’étend sur 75 640 hectares et couvre 69 communes (36 en Essonne et 33 en Seine-et-Marne). Notre randonnée du jour commence à la Ferté-Alais, accessible par le RER D.
Devant l’entrée principale de la gare, on prend à gauche l’avenue du Maréchal Leclerc et suivons le balisage du GR 111A jusqu’au centre-ville. Ce petit village a su préserver l’essentiel de son charme pittoresque.
Départ : La Ferté-Alais, RER D
Arrivée : Boutigny, RER D
Durée estimée : 6h
Distance estimée : 28 km
Balisage : blanc-rouge
LA FERTÉ-ALAIS
Près de son marché, on peut y admirer l’Église Notre-Dame qui date des XIe et XIIe siècles. Figurant parmi les édifices exceptionnels de la transition entre le roman et le gothique primitif, elle a été reconnue monument historique par Prosper Mérimée en 1862.
Un peu plus loin, boulevard de la Gâtine, un lavoir borde l’Essonne. Construit au milieu du XIXe siècle, il fut restauré par des jeunes d’un chantier international durant les étés 2002 et 2003.
On retourne aussitôt sur le sentier du GR. Nous prenons l’allée Jean Moulin qui traverse un ruisseau, on longe la médiathèque Lazare-Carnot et on traverse la D 449, avant de prendre tout droit la D 145.
CERNY
Passons devant le Château de Presles qui se visite uniquement lors des journées du Patrimoine. Résidence préférée du président Sadi Carnot, il appartient à sa famille depuis que Lazare Carnot en fit l’acquisition le 18 brumaire.
Descendons à droite la rue de la Ferme, puis à gauche avant le petit pont. Là, une grande prairie où l’on cultive le cresson longe le Ru de Cerny.
On prend bientôt à droite. On distingue alors le clocher en ardoises de l’Église Saint-Pierre. Inscrite à l’inventaire des monuments historiques, elle fut construite au XIIIe siècle.
Dans ce joli écrin de verdure repose l’un des six lavoirs que compte la ville, appelé tout bonnement le Grand Lavoir.
Nous voici à Cerny, par la rue de l’abreuvoir qui débouche sur la fameuse église et flânons dans ses rues qui servirent de décors à L’AVENTURE C’EST L’AVENTURE de Claude Lelouch, MAIS OU EST DONC PASSÉE LA SEPTIÈME COMPAGNIE ? de Robert Lamoureux ou encore L’AS DES AS de Gérard Oury.
Rue de Longueville, des Moines, le Chemin des Amoureux. A l’entrée du bois Butte Chaumont, on prend le sentier situé à droite et on suit le balisage rouge-blanc en direction d’Huison-Longueville.
D’HUISON-LONGUEVILLE
Plâtrières, chaos rocheux, landes, châtaigneraies, pinèdes, carrières… L’espace naturel sensible de la Butte Hébert qui abrite une très grande diversité de milieux naturels et pas moins de 23 espèces de papillons. Le promeneur peut également y apercevoir 12 espèces d’oiseaux nicheurs grâce aux observatoires en bois.
A partir de là, il faut être vraiment attentif et ne pas faire la même erreur que nous. En effet, au lieu de poursuivre sur le GR 111A qui mène à D’Huison-Longueville, on a continué à travers champs sur le GR 1 en direction de Boissy-Le-Cutté. On fait demi-tour au pas de course et on revient sur le sentier forestier du Veau Dimanche.
Entrons dans la ville par le chemin des platines, prenons la rue du Fer à cheval, la rue de la Mairie et la rue d’Orveau. Traversons la D 145 pour suivre maintenant le balisage du GR 1.
Non loin de là, au cœur du Plateau de Bulou (en haut de la Roche Cornue plus exactement), Alexandre Coffre y tourna la séquence du crash d’avion d’EYJAFJALLOJÖKULL.
A notre gauche, une clôture protégeant un dépôt d’hydrocarbures géré par le groupe Bolloré, puis, à notre droite, un camp de naturiste.
Dans le Bois de Misery des panneaux donnent des informations sur la faune et la flore locales.
VAYRES-SUR-ESSONNE
Le cimetière derrière nous, le chemin d’Orveau nous mène à la mairie de Vayres-sur-Essonne. Ici, la grande spécialité du coin est la culture du cresson de fontaine. Mises en place dès 1856 par J. B. Lefèvre, ces cressonnières se nichent au fond du vallon et sont alimentées par des résurgences à 12°C en toutes saisons. Note que sans ce légume qui figure d’ailleurs en bonne place sur son blason, la commune se classerait sûrement parmi les plus pauvres du département.
Une petite pause afin de prendre quelques clichés de son château et de son église. Construit en 1920 à l’emplacement d’un château primitif du XIVe siècle, le Château de Vayres-sur-Essonne est encadré de tours de 1930. Utilisé comme collège privé, il est devenu par la suite l’Institut Médico Pédagogique Professionnel.
Si le domaine abrite aussi une chapelle de 1305, construite par Jean de Veres, tu ne verras ici que le colombier datant du XVe siècle. En effet, l’accès étant interdit au public à cause du plan Vigipirate, on n’a pu prendre que des photos de l’extérieur.
Tout près de là se dresse L’Église Saint-Martin. Dédiée à saint Martin de Tours, la paroisse possède une architecture typique des églises du Gâtinais. Mentionnée à partir du XIIe siècle, cette modeste chapelle abrite dans son chœur les trois dalles funéraires des anciens seigneurs de Vayres. L’une d’elles, celle de Jeanne Le Joannet, épouse de Philippe de Veres, deuxième du nom, est classée Monument historique depuis 1911.
Notre goûter dans le ventre, on reprend le GR 1 en direction de Boutigny-sur-Essonne.
Route de la Ruchère, on trouve l’un des principaux lavoirs communaux créés au nom de l’hygiène publique au milieu du XXe siècle.
BOUTIGNY-SUR-ESSONNE
Au bout de la route, le domaine de Belesbat. Bien que situé aujourd’hui sur la commune voisine de Courdimanche, le Château de Bélesbat est considéré comme faisant partie du patrimoine historique de Boutigny-sur-Essonne. Édifié vraisemblablement dans la seconde moitié du XVe siècle, cette propriété royale où Louis XI et Henri IV séjournèrent est actuellement occupée par un restaurant-hôtel-golf. On aperçoit sur notre photo la poterne de son ancien pont-levis, flanquée de deux tourelles, construites en brique.
Sur la rive gauche de l’Essonne, le Grand moulin de Boutigny construit au XIe siècle a laissé la place à une résidence moderne.
Après le passage à niveau de la Gare de Boutigny, il ne nous reste plus qu’une petite demi-heure pour espérer visiter la Miellerie du Gâtinais qui ferme ses portes à 18h30.
Dépassons l’Église Saint-Barthélemy qui date du XIIe siècle. Monument historique depuis 1925, elle a été maintes fois remaniée et a conservé de l’époque médiévale son portail, la croisée d’ogives et les chapiteaux sculptés du transept. On accélère le pas et on remonte la route de Milly jusqu’au chemin de la Jonnerie situé dans la commune du Pressoir.
Miellerie du Gâtinais
Et alors qu’elle est sur le point de fermer sa boutique, Camille Sergent, la propriétaire, nous propose gentiment de visiter son petit musée. Cette visite gratuite s’adresse à toute la famille et permet de mieux connaitre le jardin et ses habitants. Reconnu depuis l’époque des rois de France, comme un met de qualité, le miel issu du Gâtinais ne trahit pas son illustre réputation.
Difficile de résister, on prend plusieurs pots, des sucettes, une bière au miel du Vexin et leur délicieux jus de pommes sans sucre ajouté. La Miellerie récoltant ses propres pommes et kiwis qu’elle fait presser en Ardèche. Après nos achats, on regagne la gare de Boutigny.
En comptant les 5 kilomètres nécessaires pour faire l’aller-retour à la Miellerie située dans la commune voisine et notre de parcours, nous avons fait 29 kilomètres.
Forêts, cours d’eau, clairières, plaines agricoles, chaos rocheux, vallées verdoyantes où se découvrent fermes et villages typiques en grès. Cette randonnée pédestre offre de superbes paysages contrastés. La présence de pierres et de grosses racines sur certaines portions du parcours nécessite par ailleurs le port de bonnes chaussures.
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