Samedi 7 mars. Le soleil jouant les prolongations, l’envie de bouger hors de Paris se fait forcément sentir. Direction La Verrière afin d’entreprendre une randonnée qui allie nature, gastronomie et culture.
Au programme donc : forêt majestueuse, paysages champêtres, villages et bourgs de caractère, réserves naturelles, ferme et produits du terroir.
Départ : La Verrière, Ligne N
Arrivée : Saint Rémy-lès-Chevreuse, RER B
Durée estimée : Moins de 6H
Distance estimée : 18 km
Balisage : jaune | blanc-rouge
L’ÉTANG DES NOËS
Sortis du train, nous prenons l’avenue de la Gare qui longe les voies ferrées et suivons le PR jaune. La rue du petit pont, l’allée du 19 mars 1962, puis devant nous apparait l’étang des Noës.
Situé en bordure du Parc Naturel de la Vallée de Chevreuse dans la commune du Mesnil Saint Denis, il couvre une superficie de 32 hectares.
Créé en 1684 par Vauban, ce plan d’eau fut creusé pour alimenter les bassins et les jeux d’eau du château de Versailles jusqu’en 1977. Aujourd’hui, c’est une réserve ornithologique qui abrite pas moins de 96 espèces d’oiseaux.
Nous commençons par en faire tout le tour par le Sud, puis revenons sur nos pas et traversons la D 58 pour pénétrer dans la forêt domaniale de Port Royal.
LA FORÊT DE PORT ROYAL
Nous empruntons la route forestière de champ Garnier et continuons le PR jaune en direction de Port Royal. Plantée essentiellement de feuillus, cette ancienne forêt de chasses royales présente une variété de paysages uniques et abrite toujours sangliers, chevreuils et renards. Sur ce sentier où la nature nous oblige parfois à faire des détours, nous apercevons à plusieurs reprises le Rhodon, un ruisseau qui prend sa source dans le bois de Trappes.
L’ABBAYE DE PORT ROYAL DES CHAMPS
Nous débouchons bientôt aux confins de la commune de Magny-les-Hameaux. A notre droite voici l’ancienne Abbaye de Port-Royal-des-Champs, fondée au XIIIe siècle et détruite au XVIIIe siècle sur ordre du roi.
Il ne reste plus grand-chose de ce haut lieu du mouvement janséniste : un colombier, un parc, quelques ruines, un ancien corps de ferme et le logis des «Petites écoles» où l’illustre Jean Racine fit ses classes. Le site ouvrant ses portes à 14h, nous nous sommes contentés d’admirer tout cela de loin.
LE CHEMIN DE JEAN RACINE
Le long des murs de cette enceinte commence un sentier pavé qui mène jusqu’à Chevreuse. Honorant la mémoire de Jean Racine qui y vécut une partie de son enfance, le tracé s’étend sur 5,8 kilomètres. Inauguré en 1939, il est jalonné de sept bornes présentant de brèves citations de “Promenade de Port-Royal des Champs”, une ode que le célèbre poète et dramaturge composa à l’âge de 16 ans.
Nous traversons la Lorioterie, hameau de Milon-la-Chapelle, et arrivons à l’ancien moulin de Fauveau qui utilisait les eaux du Rhodon jusqu’à la Seconde Guerre Mondiale.
Nous pénétrons dans le bois de Saint Lambert où nous attend une sacrée dénivelée, puis dans le bois de Chevreuse où nous croisons quelques animaux.
Les bois laissent la place à un chemin rural et nous arrivons peu après sur la D 13 que nous empruntons vers la gauche jusqu’au centre de Chevreuse.
LE CHÂTEAU DE LA MADELEINE
Engagés sur la rue de Versailles, nous décidons de laisser l’itinéraire initial de notre randonnée pour nous rendre au Château de la Madeleine situé sur les hauteurs de Chevreuse.
Nous prenons ainsi à gauche la ruelle des Larris qui récupère le chemin de Jean Racine. L’accès à la forteresse construite entre le XIIe et le XVIe siècle se mérite. Inscrite à l’Inventaire supplémentaire des Monuments Historiques depuis 1948, la Madeleine surplombe la vallée de l’Yvette et nous offre une superbe vue panoramique qui justifie largement la suée qu’elle nous inflige.
Ici, le visiteur peut découvrir gratuitement la cour intérieure, les remparts, les caves et la Tour des Gardes de ce château où Jean Racine supervisa pendant quelques mois des travaux de remise en état. Après la visite, nous redescendons vers le village par le sentier du GR qui mène à la sente des remparts.
De nouveau sur la rue de Versailles, nous reprenons le PR jaune, tournons à gauche sur l’impasse du prieuré et contournons l’église Saint-Martin. Construite au XIIe siècle, elle est faite de grès et de meulière du pays.
Nous continuons tout droit, arrivons sur la rue de la division Leclerc et prenons à droite avant la mairie.
LA PROMENADE DES PETITS PONTS
Nous arrivons à la rivière des tanneurs plus communément appelée la promenade des petits ponts. Cet endroit pittoresque est le dernier témoignage de l’activité des tanneries de peaux de chèvres, qui, comme les moulins, étaient autrefois sur la rive gauche de l’Yvette.
A cette époque, Chevreuse comptait ainsi vingt-deux tanneries. Aujourd’hui, il ne reste plus que le grand lavoir de Mandar construit il y a plus de 200 ans et un peu plus loin un séchoir à peaux, restauré et transformé en salle d’exposition et de concerts. En longeant la rivière, nous nous prenons à rêver d’habiter l’une de ses maisons qui la bordent.
LA FERME DE COUBERTIN
A la fin du chemin, nous rejoignons par la droite la Ferme de Coubertin. L’exploitation agricole qui appartient à la famille Catteau depuis presque 50 ans est en accès libre et gratuit.
On peut y voir des vaches laitières, des chèvres, des poules, des oies, un cochon, ou encore des lapins. La ferme fabrique également ses propres fromages, yaourts ainsi qu’une délicieuse tarte au fromage blanc que nous nous sommes empressés de manger.
Nos provisions faites, il est temps de rentrer sur Paris en suivant le GR 11 balisé blanc et rouge, qui mène à la gare RER B de Saint-Rémy-lès-Chevreuse.
A cause de ses passages un peu difficiles dans les bois, ce circuit ne s’adresse pas à tout le monde. Entre les réjouissants gazouillis d’oiseaux, la diversité des paysages, le poids historique des lieux traversés et les succulents produits locaux, nous nous sommes régalés. A faire sans hésiter !
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