Du 23 au 26 août dernier, j’ai pu assister au Weekend de la peur qui s’est déroulé dans la charmante ville de Montauroux, non loin du Lac de St Cassien.
Ce festival organisé par deux jeunes du sud est de la France, Michael Abbate (24 ans) et Norman Delaune (22 ans), membres de l’association Frenchtouch Productions, nous a proposé des films de genre tantôt kitch, gore ou trash. Une première édition est forcément encline à rencontrer des problèmes et il faut bien admettre qu’il y a eu pas mal de couacs au niveau de l’organisation :
- Pass festival non disponible lors de notre arrivée.
- Pas de navette reliant le camping où nous logions à la salle de projection. (vive le stop !)
- Pas de sous-titres en français pour les films anglais.
- Les guest prévus n’avaient pas fait le déplacement.
- Programmation de films à 11H du mat’ alors que la programmation de la veille se terminait à 6H.
- Pas de véritables animations comme c’était prévu initialement.
- Une salle de convention assez morne.
- Le projecteur et l’ordinateur étant mal réglés, on ne voyait quasiment rien durant les scènes de nuit.
Si la programmation était assez inégale au niveau de la qualité et que des impondérables sont venus entraver le bon déroulement du festival, globalement c’était plutôt réussi, et ce grâce à :
- La bonne volonté des organisateurs à palier aux imprévus.
- Le cadre magnifique.
- Une véritable salle de cinéma (pas une salle polyvalente avec des chaises de classe).
- La découverte de jeunes réalisateurs français prometteurs.
- Une ambiance bonne enfant.
Michael Abbate et Norman Delaune ont eu le mérite d’avoir l’ambition d’organiser un tel événement avec les difficultés que cela comporte et rien que pour cela je me devais de les féliciter. Gageons qu’ils tireront les leçons de ce premier rendez-vous et que la prochaine édition n’en sera que meilleure. Je serais de nouveau de la partie si ils réitèrent le festival.
Les membres du jury
Diana Barrows, actrice dans Vendredi 13 | Ced666 (Banane Metalik) | Laurent Melki, illustrateur/Affichiste (“Creepshow”, “Freddy”)
Animations et salle de convention
Il s’appelle Mother Fakir, il a la tête rasée aux trois-quarts et des dreadlocks qui lui descendent sur les fesses. Tout le monde s’attend à un show de perforation et les amateurs ne seront pas déçus. Il commence par s’enfoncer un clou dans le nez, puis se cloue la langue sur un bout de bois. S’ensuivra un concours de piercings en une minute : il en fera dix-neuf et un jeu de fléchette humain. Pour le clou du spectacle, il s’attachera un crochet à la gorge pour soulever un parpaing. Pas mal de sang mais aussi beaucoup d’humour de la part de ce performeur hors normes.
Dans la salle de “convention”, il y avait un stand où étaient vendus divers objets et où l’on pouvait se faire de bien jolis Make-up. Les membres du jury étaient également présents pour faire quelques dédicaces et discuter avec le public.
Palmarès
- PRIX EXCELLENCE
BEHIND THE MASK : THE RISE OF LESLIE VERNON de Scott Glosserman
- PRIX : MEILLEUR FILM
HATCHET d’Adam Green
- PRIX : MEILLEUR RÉALISATEUR
Ex-aequo A L’INTÉRIEUR d’Alexandre Bustillo, Julien Maury et ZOMBIE PROM de Vince Marcello
- PRIX DU PUBLIC
A L’INTÉRIEUR d’Alexandre Bustillo & Julien Maury
- SÉLECTION CENSURED – PRIX DU PUBLIC
SNUFF FILMS de Nicolas Bressier
- SÉLECTION COURTS MÉTRAGES FRANCOPHONES – PRIX MEILLEUR FILM
BLOODY CURRENT EXCHANGE de Romain Basset
- SÉLECTION COURTS MÉTRAGES FRANCOPHONES – PRIX DU PUBLIC
BLOODY CURRENT EXCHANGE de Romain Basset
Mon avis sur la programmation
A L’INTÉRIEUR
Cet affrontement entre Dalle et Paradis est particulièrement bien mis en scène. Les scènes gores sont plutôt réussies, notamment celle où Béatrice Dalle fait une césarienne à Allyson Paradis avec une paire de ciseau de couturière. Malheureusement, le peu de soin apporté au scénario vient passablement décrédibiliser le tout.
WEREWOLF IN A WOMEN’S PRISON
Rien n’est à sauver dans cette production de Jeff Leroy. Entre un scénario complètement débile, des dialogues pitoyables et une mise en scène grotesque, mon indulgence a vite atteint ses limites. Tout est prétexte pour que l’on voit les nibards de ces jeunes demoiselles et les pathétiques effets que le réalisateur a voulu essayer dans ce film n’y changent pas grand chose. En témoigne celle où les héroïnes trouvent le moyen de se ré-hydrater en plein désert en se léchant mutuellement le corps. Clin d’œil au “Loup Garou de Londres” avec le fantôme du petit ami qui explique à Sarah sa nouvelle condition de loup-garou et c’est peut-être là la seule idée sympa du film. Beaucoup de longueurs pour un film qui aurait pu se limiter à un court métrage.
SNUFF FILMS
Le propos pourra certainement choquer tant les scènes de violence sont assez réalistes, un malaise renforcé par la position de voyeur dans laquelle nous met le réalisateur. Le film souffre de quelques longueurs, notamment en ce qui concerne la course poursuite dans la forêt qui aurait mérité d’être raccourcie. Malgré un budget de 900€, Nicolas Bressier réussi à nous livrer un film de bonne facture rivalisant et surpassant même des productions aux budgets plus importants. Une mention spéciale pour l’ambiance sonore.
PERVERT !
Avec “Snuff Films”, c’est le film que j’ai préféré lors de cette première soirée. Le film de Jonathan Yudis se veut un hommage aux comédies de sexploitation des années 60 et 70, ou plus précisément, aux films du défunt cinéaste Russ Meyer (Faster Pussy Cat Kill Kill). L’histoire est complètement débile mais a au moins le mérite d’être drôle. Un zguègue serial killer fait de pâte à modeler, il y a vraiment matière à rire. Les amateurs de grosses poitrines seront pleinement satisfaits mais ceux qui s’attendaient à quelque chose de gore ne le seront pas.
The XXXORCIST
Il s’agit d’une parodie pornographique du film mythique de William Friedkin. Rien d’autre à signaler !
DRIFTWOOD
Digne d’un téléfilm d’M6, Driftwood de Tim Sullivan n’est pas le genre de film qui reste dans nos mémoires. Pour une histoire de fantôme, je trouve que l’ambiance angoissante découlant de ce genre n’est à aucun moment installée. Toutefois, je trouve que l’acteur qui joue David est assez convaincant, mais ce n’est guère suffisant pour relever le niveau général du film.
DEATH BY ENGAGEMENT
Le film de Philip Creager réunit tout ce qu’il ne faut pas faire. Des scènes surjouées comme celle où la fliquette se lève de son canapé après qu’un tableau soit tombé à terre et qu’elle nous mimait la peur pendant trois quart d’heure (bon OK, j’exagère mais c’était presque aussi long). Un scénario qui semble avoir été écrit au fur et à mesure du tournage, en témoigne cette explication des voyages faits par la bague arrivant bien trop tard et bien trop longue. Des fondus au noir annonciateur d’une fin ou d’un évènement important qui ne viennent jamais. Des gros plans qui prennent par la main le spectateur au cas où nous serions trop stupides pour ne pas comprendre toute la subtilité de l’histoire…. Bref, passons à autre chose.
MASSACRE AU CAMP D’ÉTÉ
A voir, si vous souhaitez vous faire un trip année 80 et vous remémorez cette époque top fashion où les hommes fiers de leur virilité s’habillait avec des shorts moule burnes et des t-shirt au ras des tétons. L’ambiance de la salle a été pour beaucoup pour apprécier pleinement cette savoureuse perle kitchissime. Vous vous délecterez également du regard mono-expressif d’Angela qui en déstabilisera plus d’un dans le film. Ma préférence va à la dernière scène du film où Angela/Peter se retrouve toute nue au-dessus du cadavre ensanglanté de son petit ami avec son regard qui tue et la bouche grande ouverte, cultissime.
HATCHET
Le film d’Adam Green est une vraie partie de plaisir et les scènes de meurtres assez jouissives y sont pour beaucoup. Ce monstre colossal qui démembre allègrement les gens, un bras par ci, une jambe par là, tiens une tête, c’est tout ce que j’attends d’un film gore. Ajoutons à cela une touche d’humour au raz des pâquerettes et les beaux jours de la comédie d’horreur des années 80 sont enfin ressuscités. On appréciera les apparitions des vétérans du genre tels que Tony Todd (Candyman) et Robert Englund (Freddy). Hatchet n’est peut-être pas très original ni révolutionnaire, mais au moins il ne s’agit pas d’un énième remake, d’une suite ou d’une adaptation d’un film japonais dont nous assène Hollywood ces derniers temps et c’est assez appréciable.
SPECIAL DEAD
Thomas L. Phillips et Sean Simmons nous offrent pas mal de scènes savoureuses en mettant en scène cet affrontement entre handicapés et zombies. Quant au Bruce Lee local, je me repasserais bien les scènes où il officie. Je regrette néanmoins que la seconde partie qui se passe en pleine nuit soit quelque peu gâchée par un soucis de projection qui nous empêchait de distinguer ce qu’il se passait.
HORROR BUSINESS
Un documentaire très critique sur les grandes majors hollywoodiennes qui ne jurent que par les remakes. Christopher P. Garetano suit des réalisateurs évoluant de manière indépendante, avant tout fans de genre, comme Dave Gebroe ou encore Herschell Gordon Lewis, plus connu comme étant le pape du cinéma gore, pour leur passion à faire non pas un cinéma pop corn mais un cinéma d’auteur. Il est rassurant de voir que tous les réalisateurs ne cautionnent pas ce qu’il se passe ces dernières années avec cette absence de prise de risques à Hollywood. Remake, adaptations, suites à foison, à croire que les producteurs mouillent leur pantalon dès qu’il s’agit d’être original. Ce documentaire nous fait découvrir l’envers du décor et la passion qui animent ces réalisateurs indépendants.
DEADLANDS : THE RISING
Le générique dure facilement un bon gros quart d’heure et la suite est d’un ennui sans nom.
ŒIL POUR ŒIL
Sélectionné récemment au Short Film Corner de Cannes, cette année. Œil pour Œil de Frédéric Polizine est une fiction filmée en un seul long plan séquence de 20 minutes. Bof et re-bof !
LE TROPHÉE
Des effets spéciaux plutôt bien faits mais l’histoire concoctée par Pascal Thiebaux ne m’a pas vraiment embarquée.
BLODDY CURRENT EXHANGE
Une réalisation soignée et une histoire originale qui n’est pas évidente à la première lecture.
DRUJES
Mouarf, bof, y’a quoi d’autre.
FUSIBLE
Qui n’a pas rêvé d’infliger mille tortures au gros lourd de service ? Ici, c’est chose faite. La montée de la colère est perceptible jusqu’au pétage de plomb. Le revirement de situation final est assez original. Pas mal.
NAUFRAGE
Avec ce court métrage d’Olivier Beguin, j’aurais au moins appris un mot : “Tumulus”. Mis à part ça, les dialogues sont vraiment à chier et l’interprétation est plutôt niaise. Peut-être que cela était voulu du moins je l’espère car dans le cas contraire c’est vraiment pitoyable. La réalisation était plutôt soignée et la scène de décapitation réussie, je trouve cela dommage.
PURGATORY
Je suis sortie au bout de 2 minutes, c’était tellement conceptuel que ça m’a vite fatigué. Encore un truc pseudo-intellectuel dont je me passe aisément.
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