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Leila Bekhti, Guillaume Canet et Cedric Kahn, une vie meilleure

Le 15 décembre dernier, Cédric Kahn, Leïla Bekhti et Guillaume Canet nous donnaient rendez-vous dans un restaurant parisien pour la promotion de UNE VIE MEILLEURE qui sortira sur nos écrans le 4 janvier prochain. Attablés autour d’un excellent repas, nous avons pu échanger durant 1h15 sur ce drame très actuel dénué de pathos qui doit beaucoup à l’interprétation criante de vérité de Guillaume Canet.


Cédric Kahn, Slimane Khettabi, Leïla Bekhti et Guillaume Canet

L’histoire

Dans UNE VIE MEILLEURE, Cédric Kahn met en scène deux personnages contemporains, Yann (Guillaume Canet) et Nadia (Leïla Bekhti). Amoureux, ils décident d’ouvrir un restaurant au bord d’un lac pour s’offrir un avenir plus prospère. Leur rêve d’entrepreneur se brise rapidement, ils s’endettent et finissent par plonger dans la précarité. Contrainte d’accepter un travail à l’étranger, Nadia confie provisoirement son fils, Slimane (Slimane Khettabi) à Yann. Alors qu’il tente tant bien que mal à faire face à ses nouvelles responsabilités, Yann n’a bientôt plus de nouvelles de Nadia…

Pourquoi faire ce film ?

Leïla Bekhti : J’ai adoré cette histoire sans pathos qui démarre et fini comme un conte de fée, cette histoire pleine de vérité. Ce film possède une noirceur lumineuse. Mais c’est ma rencontre avec Cédric Kahn qui a été déterminante. J’ai aimé sa nature, son côté terrien. J’ai vraiment apprécié sa façon de nous diriger qui nous laissait une certaine latitude. Il nous filmait souvent sur le vif, avec peu de répétitions. C’est l’une de mes plus belles expériences car j’y ai appris beaucoup de choses notamment de ne pas chercher à trouver le personnage avant le tournage. J’ai également été ravie de travailler avec Guillaume Canet qui est quelqu’un de très généreux.

Cédric Kahn : Je souhaitais faire un film qui a une valeur de témoignage, qui montre des choses, sans pour autant refuser le romanesque. Pour moi, le projet idéal doit mélanger des éléments de réalité très forts et des éléments de suspens car on doit embarquer les spectateurs dans cette histoire.

Guillaume Canet : J’ai d’abord été attiré par le contexte social qui collait à l’actualité mais qui offrait également un message d’espoir. Le personnage de Yann me plaisait énormément. Un personnage qui tente de rester digne face à la précarité, un homme qui devient adulte grâce à cet enfant qui entre dans sa vie. Et puis, c’est très agréable de pouvoir se concentrer de nouveau uniquement sur son travail d’acteur et puis cela me permet d’étudier les méthodes de travail des autres.

Un tournage avec un enfant

Cédric Kahn : Au départ, le personnage de l’enfant dans le scénario était assez linéaire. La définition de son caractère s’est fait avec le choix du comédien lors du casting. Slimane Khettabi n’était pas le plus doué mais il possède une singularité qui m’a séduit. Il n’avait pas de dialogues et nous avons travaillé énormément en improvisation. Par exemple, la scène de pêche ne devait pas du tout se passer ainsi. La peur éprouvée par Sliman n’était pas du tout feinte, il a réellement eu peur du poisson. Ceci dit, étant père je suis incapable de manipuler un enfant mais honnêtement la pression a été surtout ressentie par les techniciens.

Leïla Bekhti : C’était un vrai challenge pour moi. Ce rôle de maman qui me faisait peur au départ m’a paradoxalement galvanisé. Sliman n’était pas du tout docile et notre travail était plutôt de l’amener au texte. Il est un personnage clé de l’histoire car ici il sauve en quelque sorte ces deux adultes en perdition.

Guillaume Canet : A l’époque je n’étais pas encore père et je trouve que c’était plutôt une bonne chose par rapport au personnage que j’interprète. Lui, qui n’arrive pas à se projeter en tant que tel. Dans le film, je suis constamment sous-tension et l’émotion qui transparait à l’écran est réelle. Quand je joue, j’ai cette tendance à me mettre dans le même état que celui de mon personnage. Ce qui peut me faire passer auprès de mes partenaires comme quelqu’un de cyclothymique (rires).


Guillaume Canet et Slimane Khettabi

Un sujet universel

Leïla Bekhti : J’ai eu des périodes similaires dans ma vie. Des périodes où on se demande quand cela va s’arrêter, où les ennuis s’enchaînent et se répercutent dans ta vie familiale, ta vie de couple, où tu te dis que tu ne tomberas pas plus bas. Je trouve que dans cette histoire la phrase “La plus grande gloire n’est pas de ne jamais tomber, mais de se relever à chaque chute. prend tout son sens.

Cédric Kahn : Le point de départ du film, ce sont les 2 personnages qui aspirent à une vie et une condition sociale meilleures. Ce n’est pas un film sur le surendettement, même si c’est un sujet plus que dans l’air du temps, avec maintenant l’endettement des états. Au-delà de la précarité et du surendettement qui ne sont qu’une péripétie, le sujet du film est la quête du bonheur. C’est pour moi un sujet universel que je souhaitais traité.

Guillaume Canet : J’ai connu un peu la même situation que Yann lorsque j’ai voulu monter mon premier film, MON IDOLE. Personne ne voulait financer le film, l’acteur principal et l’assistante qui se barrent en pleine préparation, Canal+ qui me dit oui au départ pour le financement puis se désiste. Il s’est passé un peu la même chose lorsque j’ai annoncé que je voulais François Cluzet pour NE LE DIS A PERSONNE, ce sont d’ailleurs les mêmes personnes qui le traitaient de “Has been” qui ont produit INTOUCHABLES…

Les projets

Leïla Bekhti : Je viens de terminer le nouveau film de Géraldine Nakache, NOUS YORK, c’est sur le parcours de 5 amies qui se rendent à New-York mais il ne s’agit pas de la suite de TOUT CE QUI BRILLE. D’ailleurs, je vais éviter de faire le pitch du film car selon Géraldine je ne suis pas très douée (rires). J’ai aussi terminé MAINS ARMÉES, le prochain film de Pierre Jolivet où j’interprète un flic aux côtés de Roschdy Zem qui joue mon père.

Guillaume Canet : Je viens de terminer le tournage de JAPPELOUP de Pierre Durand qui sortira en fin d’année. Pour ce film, je me suis entraîné au saut d’obstacles pendant 1 mois 1/2 sur des parcours d’1m50 avec Frédéric Cottier, un cavalier français de l’équipe olympique. A raison de 6 et 7 heures/jour, j’ai perdu 5kg pendant le tournage, ce fut très intense.

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