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Cinéma | Fantastic Birthday – Girl Asleep

Australie, années 70. Greta Driscoll (Bethany Whitmore) vient de débarquer dans son nouveau collège. Maladroite et timide, la jeune fille préfère rester dans son coin plutôt que d’essayer de se faire des amis. Son attitude distante n’effraie pas pour autant Elliott (Harrison Feldman), un garçon extrêmement bavard et enthousiaste, qui lui propose spontanément son amitié.

Rapidement, elle attise aussi l’intérêt de Jade (Maiah Stewardson), Amber (Fiona Dawson) et Sapphire (Grace Dawson), trois filles populaires. Cette attention qu’elles lui portent l’a met en revanche très mal à l’aise. Le trouble s’amplifie davantage lorsque sa mère (Amber McMahon) décide à son insu d’organiser une fête pour son quinzième anniversaire et d’inviter tous ses camarades de classe…

Un moment clé de l’existence

Jusqu’à présent, la plupart des films australiens vus par ici étaient des films d’horreur. Le dernier en date, MISTER BABADOOK de Jennifer Kent, je l’avais adoré. Alors forcément, j’étais intriguée par le tout premier long-métrage de Rosemary Myers.

En salles dès le 22 mars, FANTASTIC BIRTHDAY connu aussi sous le nom de GIRL ASLEEP est l’adaptation d’une pièce qu’elle avait montée pour le Théâtre Windmill avec Matthew Whittet.

Avec son atmosphère si singulière, ses numéros musicaux, ses gags visuels et ses envolées surréalistes, ce récit fantasque sur la transition adolescente est mon coup de cœur de ce début d’année.

Si vous aviez la possibilité de revivre une époque de votre vie, laquelle choisiriez-vous ? A humble mon avis, ce ne serait certainement pas l’adolescence. Perte de repères, incompréhension, colère, sensation d’étouffement, honte de ses parents, éveil sexuel, hésitation entre deux attitudes contradictoires.

Tandis que les adultes ont tendance à oublier ce qu’ils avaient ressenti eux-mêmes à ce moment-là, le script de Matthew Whittet (AUSTRALIA, MOULIN ROUGE) retranscrit assez bien le bouleversement que représente la sortie de l’enfance. Parsemée de conflits et de problème paraissant insurmontables, cette période est effectivement rarement bien vécue.

Ici, Greta est en train de prendre pleinement conscience de son existence. Fini l’insouciance, alors qu’auparavant son esprit sommeillait, protégé comme dans un château fort. Prendre ses premières décisions, ses premières orientations en toute responsabilité. Ce moment charnier où elle doit finalement imposer sa personnalité, engendre chez elle un profond mal-être.

Pris par leur quotidien et leurs soucis personnels, son entourage n’a pas la capacité de répondre à ses attentes. Dès lors, elle préfère s’accrocher à ses illusions et fuir ce monde qui lui déplait. Bethany Whitmore (MARY & MAX) qui l’incarne est remarquable de justesse. Elle parvient ainsi à faire passer toutes ces émotions évanescentes simplement à travers les expressions de son visage.

Face à elle, Harrison Feldman (UPPER MIDDLE BOGAN) est au diapason. Doté d’une indéniable puissance comique, il nous offre également quelques-uns des moments les plus drôles du film.

Bien que FANTASTIC BIRTHDAY revête un caractère universel et intemporel, ses partis pris artistiques pourront éventuellement dérouter le spectateur habitué à un cinéma plus formaté.

En effet, son esthétique décalée et inventive n’est pas sans rappeler celle que l’on rencontre dans les métrages de Michel Gondry, Spike Jonze ou encore Wes Anderson.

Pour ma part, je suis tombée sous le charme de cette plongée parfois effrayante dans les méandres du subconscient adolescent qui ne manque ni d’originalité ni d’humour. Une mention spéciale d’ailleurs pour l’absurdité de certaines scènes d’arrière-plan et l’arrivée des invités à la fête de Greta. 💕


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