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Cinéma | Dirty God – Critique

Lundi 18 mars, Club de l’Étoile. La réalisatrice néerlandaise Sacha Polak et l’actrice anglaise Vicky Knight sont de passage à Paris pour assurer la promotion de DIRTY GOD dont la sortie est prévue le 19 juin prochain.

En tant que membre du club cinéphile de The Jokers Films, j’ai eu l’opportunité de rencontrer ces deux femmes très inspirantes et de voir en avant-première le fruit de leur collaboration.

Pour son troisième long-métrage et premier film en langue anglaise, Sacha Polak a choisi de nous montrer que les pays ultra conservateurs n’ont pas le monopole des attaques à l’acide.

L’idée de ce film m’est venue lors d’un festival de musique où j’ai vu une femme avec des brûlures au visage attirer systématiquement les regards. Au cours de mes recherches, j’ai parlé à des femmes brûlées lors d’attaques à l’acide, un phénomène en recrudescence ces dernières années en Grande-Bretagne.

Sacha Polak

Outre-Manche, on suit donc l’émouvant parcours de Jade qui a été défigurée par son ex-petit ami. Mère d’une petite fille de 2 ans, ses souffrances et son mal-être n’ont visiblement pas été apaisés par les opérations chirurgicales subies durant son séjour à l’hôpital.

De retour chez sa mère, sa perception d’elle-même est sans cesse remodelée par ses émotions et le regard des autres. Entre les limites de ses proches et ceux qui se scandalisent face à ses désirs toujours présents, cette jeune femme conditionnée à se définir à travers son corps va alors réaliser que sa mutilation physique n’altère en rien sa dignité.

Ce film m’a sauvé la vie et montré que je suis plus forte que mes cicatrices

Vicky Knight

L’actrice non professionnelle qui incarne Jade a été repérée via une vidéo postée sur YouTube en 2013. Victime d’un incendie lorsqu’elle avait 8 ans, Vicky Knight y relatait ses douloureuses expériences. Humiliée un an plus tard par une émission de téléréalité (Too Ugly For Love ?), elle a bien failli ne pas accepter ce rôle. Au regard de la bouleversante performance qu’elle nous offre, sa rafraichissante humanité aurait cruellement manqué au métrage.

La sexualité, l’amour, la famille, la maternité, l’amitié ou encore l’acceptation de soi. Sacha Polak évite les écueils du drame larmoyant en questionnant à la fois notre propre force de vie et notre regard sur autrui.

Traversée par des fulgurances visuelles, sa chronique sensible qui use parfois d’humour est un véritable booster d’égo et une leçon d’auto-bienveillance. A ne pas manquer dans nos salles dès le 19 juin.

© Crédits Photos – S H U N R I Z E.com

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