La production exponentielle de séries (True Blood, VAMPIRE DIARIES, Vampyres…) et de films (Daybreakers, MORSE, TWILIGHT…) consacrée à la mythologie du vampire semble confirmer que cette créature est devenue résolument à la mode. Désormais, il faudra également compter sur le vampire belge !
Après avoir écumé les Festivals Fantastique de Sitges, Montréal et obtenu le Prix du Public de celui du Bifff, VAMPIRES est venu squatter samedi dernier L’Etrange Festival dans le cadre de “La Nuit des Vampires”. Ici, le réalisateur Vincent Lannoo (STRASS) utilise une fois encore le dispositif du faux documentaire pour se pencher sur les conditions de vie d’une communauté de vampires réfugiée en Belgique.
A la croisée de l’émission STRIP-TEASE et de l’inoubliable C’EST ARRIVE PRES DE CHEZ VOUS, l’équipe de tournage s’efface pour laisser ces protagonistes hors normes se mettre à nu et nous offre une relecture du mythe pleine d’humour.
À travers le prisme de la caméra des reporters, nous allons donc faire connaissance avec les membres de cette famille atypique et les personnages qui gravitent autour d’eux. Georges, le père (Carlo Ferrante) attentionné qui semble être le plus “normal”; Bertha, la mère (Vera Van Dooren) illuminée quelque peu déconnectée de notre monde; Samson (Pierre Lognay), le fils rebelle et avide de bêtises; Grace (Fleur Lise Heuet), la fille dépressive qui donnerait tout pour redevenir humaine mais aussi Adelard (Paul Ahmarani), le Bernard Thibault des Vampire québécois et le patron des pompes funèbres (Julien Doré) opportuniste et stressé par sa clientèle peu orthodoxe.
Nos vampires sont parfaitement intégrés au sein de la Belgique pour laquelle il occupe la fonction d’éradicateur de sans papiers et autres rebuts de la société. Bercé par la routine du quotidien et régit par des lois, ce microcosme fait inévitablement écho à notre propre existence.
Leurs mœurs et coutumes sont passées au crible, jusqu’à ce que Samson enfreigne le code des vampires, ce qui aura de lourdes conséquences sur leur mode de vie. De la Belgique au Canada, VAMPIRES est surtout un grand moment d’humour noir grâce à son ton décalé et acerbe qui joue en permanence avec des thèmes politiquement incorrects comme l’inceste, l’humour sur les handicapés (“c’est la première fois qu’on a la viande et le légume”), les clandestins considérés comme des parasites ou encore l’esclavage moderne.
Finalement, bien que le film souffre de quelques petites longueurs dans sa seconde partie et que je sois proche de l’overdose en ce qui concerne les faux documentaire, cette vision décalée du mythe du vampire et le portrait corrosif de notre société qui en découle ont eu raison de mes réticences.
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