Premier long métrage de Cary Joji Fukunaga, Sin Nombre cumule les récompenses. Après avoir remporté les Prix de la meilleure réalisation et de la meilleure direction artistique dans la catégorie film dramatique au Festival du Film Indépendant de Sundance, il a raflé la semaine dernière le Prix du Jury au Festival de Deauville.
Tandis que sa sortie est prévue chez nous le 21 octobre prochain, j’ai pu le découvrir en avant-première hier soir. Je peux d’ors et déjà vous affirmer que son plébiscite est loin d’être usurpé car il s’agit d’une très belle œuvre ! Dès lors, j’ai hâte de voir ce que donnera le prochain film de ce trentenaire californien.
Dans Sin Nombre, Cary Joji Fukunaga a choisi de raconter le voyage semé d’embûches effectué par les migrants originaires de l’Amérique centrale avant d’atteindre la frontière Mexicaine avec les Etats-Unis. On suivra ainsi Sayra (Paulina Gaitan), son oncle et son père du Honduras jusqu’à la frontière mexicaine. D’une marche forcée exténuante à l’embarquement à bord du train de marchandise qui les mènera à leur El dorado.
Un périple que le réalisateur a lui même vécu pour les besoins du film en compagnie de 700 migrants du Chiapas nous a t-il confié avant la projection. A travers le parcours initiatique du jeune Smiley et la fuite d’un de ces membres, Casper, ce film très documenté met également en scène les gangs des ghettos d’Amérique Centrale, dont la sanguinaire Mara. La caméra embarquée façon documentaire donne un ton réaliste à l’ensemble et renforce la crédibilité de ce que l’on nous propose.
Des images fortes, bien loin du glamour Hollywoodien. On y perçoit la pauvreté, la moiteur environnante, la peur qui colle au ventre des émigrés. Gageons que certains spectateurs trouveront quelques scènes violentes, je pense notamment au premier meurtre de Smiley. Mais ici ce n’est jamais gratuit. Il s’agit simplement du reflet de la réalité qui est malheureusement souvent bien pire que cela. J’ai aussi particulièrement aimé l’interprétation des acteurs qui est sans conteste une véritable valeur ajoutée à ce film. On se sent proche d’eux et l’empathie fait le reste. Un peu déroutée par sa fin abrupte, je l’ai trouvée cependant de très bonne facture et vous incite à vous rendre dans les salles pour voir cette poignante pépite.
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Je suis dans ta tête
Hehe comme d’hab on a une fois de plus le même avis. La fin est moins bonne que le début…