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L’Etrange Festival 2010 – Pontypool

Cinquième film en lice pour le Prix du nouveau genre 2010 de L’Etrange Festival, PONTYPOOL est le premier volet d’une trilogie écrite par Tony Burgess qui a pour l’occasion adapté ses écrits pour ce long-métrage.

Pourvu d’un script bavard et d’un faible budget, son action se déroule principalement dans une ancienne église transformée en station radio où Grant Mazzy interprété avec brio par Stephen McHattie (A HISTORY OF VIOLENCE) nous livre de sa voix chaude et hypnotique les nouvelles insignifiantes qui bercent le quotidien d’une petite bourgade perdue du Canada. Surveillé de près par sa productrice Sidney Briar (Lisa Houle) et secondé par son ingénieur du son, Laurel-Ann Drummond (Georgina Reilly) et leur correspondant Ken Looney (Rick Roberts) qui est sensé survoler la région en hélicoptère, l’animateur radio qui officiait autrefois dans la Capitale ronge son frein en vidant sa bouteille de scotch.

Bientôt, notre équipe de choc reçoit des bribes d’informations selon lesquelles une émeute se serait produite devant le domicile du docteur Mendez (Hrant Alianak). Pour l’animateur radio, l’opportunité de faire du sensationnel est trop belle au grand dam de sa productrice qui souhaiterait d’abord effectuer des recoupements avant d’affoler ses auditeurs.

Mais au fur et à mesure des recherches effectuées par Laurel-Ann et des appels reçus à la station, il apparaît qu’une étrange et très contagieuse maladie transforme les habitants de Pontypool en meurtriers. Paniqués, reclus dans leur studio de radio, nos trois héros vont devoir chercher par quels moyens se propage cette mystérieuse infection pour ne pas être à leur tour contaminés.

Présenté comme une révélation au Festival de Sitges 2009, PONTYPOOL a été vendu à tort comme un pur film de zombies. Un bon film d’horreur n’a nul besoin de fournir des effets spéciaux visuels chargés pour être efficace et il s’agit ici davantage d’un film d’ambiance qu’un film démonstratif exposant de la bidoche et de la cervelle à tour de bras.

Le réalisateur Bruce McDonald filme brillamment la peur et la méfiance qui s’emparent de chacun des protagonistes au fur et à mesure des révélations. Ainsi, les propos tenus au téléphone par Ken Loney et l’écoute des rapports de la police locale lu à haute voix sur les ondes suffisent pour entretenir notre angoisse. L’effroi naît de cette sollicitation permanente de notre imaginaire ce qui dans un paysage cinématographique devenu toujours plus explicite est plutôt rafraîchissant.

On pourrait qualifier PONTYPOOL de film d’horreur old-shool avec ses thématiques empruntés à CARNIVAL OF SOULS de Herk Harvey, notamment pour la scène de la voiture, à THE THING de John Carpenter et à NIGHT OF LIVING DEAD de George Romero. Si on ajoute à cela le contexte radiophonique qui renvoie à la LA GUERRE DES MONDES lue par Orson Welles, vous obtenez un bon vieux huis clos oppressant où se joue ni plus ni moins le devenir de l’humanité.

Cela dit même si ces nombreuses qualités font que PONTYPOOL n’est pas qu’un film d’horreur de plus, il n’est pas pour autant exempt de défauts. Dés lors, on notera un ralentissement dans l’acte final lorsque nous sera enfin révélé la nature unique du virus. Cependant, il faut bien admettre qu’il est difficile de ne pas être totalement conquis par cet étrange film semblable à un épisode de LA QUATRIÈME DIMENSION.


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3 comments

  1. Another zombie movie that I cosnider a genre innovator is the French film Les Revenants (They Came Back). This was creepy in a whole different way and built up a paranoid tension all the way through, though much of the action was quiet and unstated. At the same time there’s a hard thread of utter sadness strung through the film that finally peaks right at the end. At the end of zombie movies, no one is ever the same again, but in this particular film, that means an completely different thing. This was so unlike every other zombie movie that I didn’t recognize it as one the first time I saw it.Gotta love the French.

  2. C’est carrément une excellente surprise !! Connaissant le milieu de la radio, j avais peur de relever des incohérences, mais finalement très peu.
    Voila un exemple de plus qu’avec de l’originalité et très peu de moyen, on peut faire de la véritable épouvante d’ambiance.
    Mention spéciale à l’acteur principal qui a une pure voix de radio élevée aux cartouches de cigarettes et au whisky !!!

  3. Clair que Pontypool est très efficace malgré son micro budget. Une vraie bonne surprise.

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