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Affiche creative control

Cinéma | Creative Control de Benjamin Dickinson – Critique

Les technologies et les dispositifs de communication visant à augmenter la connectivité et à atténuer l’ennui ont pris encore un peu plus de place dans nos existences. Hipsters new-yorkais, David (Benjamin Dickinson) et Juliette (Nora Zehetner) filent le parfait amour dans un luxueux appartement de Brooklyn. Elle dispense des cours de yoga tandis qu’il est créatif dans une agence de pub.

Surchargé de travail et d’un naturel anxieux, David calme ses crises d’angoisse en gobant régulièrement de petites pilules. Lorsqu’il doit s’occuper d’une campagne de marketing de grande envergure visant à lancer Augmenta, des lunettes révolutionnaires utilisant la réalité augmentée, sa vie bascule…

Perdre de vue la réalité

Après avoir fait ses premières armes en réalisant des clips (LCD Soundsystem – «North American Scum», The Rapture – «Get Myself Into It»…) et des pubs (Puma, Ford), Benjamin Dickinson (FIRST WINTER) poursuit sa conquête du grand écran avec ce second film qui sortira le 09 novembre prochain. Un drame futuriste particulièrement pessimiste sur l’inévitable déshumanisation de notre société.

Entre sexe, mensonges et réalité virtuelle, CREATIVE CONTROL jouit d’une esthétique attrayante grâce à ses images tournées majoritairement en noir et blanc. Ce parti pris visuel compense presque le manque d’empathie éprouvé à l’égard de ses héros peu aimables qui cherchent une échappatoire à la vacuité de leur existence.

A une époque où les réseaux sociaux se sont substitués à de tangibles interactions et où la médiocrité est portée aux nues, le métrage apparait comme profondément contemporain.

En effet, David se contente ici de satisfaire un fantasme des plus banals au lieu d’explorer les immenses possibilités offertes par Augmenta. La présence au casting de Gavin McInnes et Jake Lodwick, respectivement co-fondateurs de Vice Magazine et Vimeo, renforce d’ailleurs ce sentiment.

Questionnant la réalité via le prisme de la technologie, Benjamin Dickinson ne fait malheureusement qu’effleurer son sujet et nous livre une belle coquille vide.

Trois semaines après l’avoir vu, je garde seulement en tête, les traits d’humour amenés par Reggie Watts qui amènent un peu de légèreté et d’originalité à l’ensemble.


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