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Vidéo | Abandonnée de Nacho Cerda – Critique

Marie, productrice de cinéma américaine, retourne dans son pays natal, la Russie, où le cadavre de sa mère a été retrouvé dans des circonstances étranges. Elle ne l’a jamais connue, ayant été adoptée et emmenée aux États-Unis à la naissance. Le seul indice dont elle dispose est une ferme isolée, abandonnée dans les montagnes, qui appartenait à ses parents naturels. Marie hérite du lieu, mais personne ne veut l’y conduire, car une superstition locale prétend que l’endroit est damné.

Un seul homme est prêt à s’embarquer pour un voyage aussi long et dangereux. Un inconnu qui, étrangement, semble en savoir beaucoup sur son histoire… Une fois sur place, le mystérieux guide disparaît, obligeant Marie à explorer seule le site abandonné. Elle y découvre un homme appelé Nikolaï, qui prétend avoir été attiré ici exactement de la même manière…

Après Jaume Balaguero (FRAGILE), l’Espagne nous livre une fois de plus un réalisateur talentueux en la personne de Nacho Cerdà. Pour son tout premier long-métrage, il réussit à instaurer un climat de tension qui montera crescendo au fur et à mesure que l’histoire avance. C’est un film oppressant et effrayant que le cinéaste espagnol nous a concocté.

Si les thèmes abordés n’ont rien de nouveau, la façon de les traiter est plutôt originale. Dans LOS ABANDONADOS (ABANDONNÉE), il y a peu d’effets spéciaux. Ce sont les deux acteurs principaux qui habitent littéralement leurs personnages qui portent le film et réussissent à nous transmettre l’angoisse et l’horreur qu’ils ressentent. Les scènes gores ne sont effectivement pas légion. Nous sommes davantage dans la suggestion et cela n’en est que plus terrifiant.

Lorsque notre héroïne déambule dans la maison, on s’attend à tout moment à voir surgir quelque chose et le stress s’empare alors de nous. Les décors renforcent ce sentiment de mal être car ils sont glauques et crasseux. Coupé du monde sur une île et en pleine forêt, la mort rôde et on découvre que la quête de nos racines peut s’avérer pernicieuse.

Les dopplegangers de Cerdà représentent un destin inéluctable, ils sont là pour nous convaincre que quoi que l’on fasse, on n’échappe pas à son destin ni à sa mort. D’ailleurs en parlant de ces zombies aux yeux opalescents, cela m’a rappelé une scène d’un vieux film d’horreur italien de réalisé par Lucio Fulci…

La trame narrative peut paraître déroutante car elle mêle scènes réelles et scènes oniriques et le spectateur peut s’égarer dans ce labyrinthe temporel, mais sachez que tout ceci n’est là que pour renforcer son caractère angoissant.


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