Après avoir décroché le Prix du jury de la 29e édition du Festival International du film Fantastique de Gérardmer, Samhain sortira en salles le 7 décembre. Le premier essai de Kate Dolan ne manque pas de style.
Comptant à son actif quelques publicités et clips, la cinéaste irlandaise a été sélectionnée à La Berlinale 2016 pour Little Doll, un court-métrage dépeignant le premier béguin homosexuel d’une jeune fille. Deux ans plus tard, Kate Dolan remporta le Young Director Award Ireland avec Catcalls, un court-métrage horrifique axé sur un prédateur sexuel. Tourné en Irlande durant la seconde vague de confinement, Samhain, son premier long-métrage mêle drame familial et épouvante.
L’histoire
Dans un lotissement au nord de Dublin. Peinant à remplir ses obligations sociales et familiales, Angela (Carolyn Bracken) vit seule avec sa fille Char (Hazel Doupe) et sa mère (Ingrid Craigie). A cause de ses excellents résultats, Char est quotidiennement harcelée à l’école. Une situation douloureuse que l’adolescente dissimule par crainte de représailles. Une semaine avant Halloween, Angela disparait sans explications. Lorsqu’elle refait surface, elle ne semble plus être la même. Quelque chose d’étrange est arrivé. Char prend alors conscience qu’une présence malveillante rôde désormais autour d’elles.
La famille, quel cauchemar !
Le foyer étant par nature un refuge, quoi de plus effrayant que de sentir ce cocon se muer en menace ? A la croisée de Mister Babadook, Hérédité et de Body Snatchers, le film présente ainsi l’impact dévastateur d’une maladie mentale au sein d’une famille par le prisme du drame horrifique. Apathie, culpabilité, fragilité, exubérance ou encore fureur. Ici, Carolyn Bracken (Smother, Dublin Murders) incarne avec brio les nombreuses déclinaisons de la dépression. Face à elle, la jeune Hazel Doupe (Smother, The Green sea) est tout aussi remarquable. Riche d’un réalisme émotionnel et d’une excellente direction d’acteurs, Samhain nous embarque immédiatement.
Exit le gore et les jump scares ! Puisant son inspiration dans le folklore irlandais, la réalisatrice-scénariste préfère opter pour des effets spéciaux minimalistes. Transfiguré par l’âpre photo du luxembourgeois Narayan Van Maele (Broken Law), l’essentiel de l’effroi repose donc sur l’atmosphère oppressante et le sentiment d’isolement qui empoigne ses personnages. Résultat des courses, la terreur n’explosant pas véritablement, on est quelque peu déçu par le dénouement. Reste des débuts au cinéma très prometteurs pour Kate Dolan, dont j’attends les prochaines œuvres avec impatience.
Crédit Photos © Star Invest Films
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