Sauvegarder les océans est plus que jamais une mission essentielle. Kokozenn l’a bien compris en faisant le choix de s’engager pour leur protection. Zoom sur cette marque de prêt-à-porter basée en Bretagne qui a fait le pari de l’éco-conception.
Fondée en 2018 par Marion Creignou et son compagnon Valentin Renon, Kokozenn revendique ainsi une démarche éco-responsable et des actions sur le terrain au profit de la préservation du littoral. Polyester recyclé à partir de bouteilles en plastique, chutes de coton bio ou encore filets de pêche ramassés sur la plage. Imaginés en Bretagne et produits en Europe, leurs vêtements et accessoires ont la particularité de valoriser des déchets textiles et plastiques. Marion se jette à l’eau pour nous en dire plus.
Ex-assistante commerciale et logistique, qu’est-ce qui vous a amené à rejoindre Valentin dans cette aventure ?
Cela a été un choix compliqué. J’avais peur de ne pas être à la hauteur et de ne pas retirer de la satisfaction de mon travail. Je n’ai jamais eu l’âme entrepreneuriale mais j’ai la chance d’avoir un compagnon toujours positif, optimiste et très motivant. Finalement, j’ai découvert un autre monde et appris à aimer ce mode de vie. Je fais ce que j’aime, je rythme mes journées selon mes envies et mon organisation. Cette liberté totalement nouvelle est très appréciable.
Vos rôles respectifs au sein de Kokozenn ?
Nous sommes co-fondateurs de la marque et également co-dirigeants. Valentin s’occupe de la sérigraphie, du site internet, de la gestion des réseaux sociaux ainsi que de la partie recyclage plastique. Pour ma part, je gère l’envoi des commandes, le SAV, les revendeurs et les demandes de partenariats/collaborations. Nous échangeons beaucoup et demandons systématiquement l’avis de l’autre avant de valider quoi que ce soit. C’est important d’être sur la même longueur d’onde !
Des conseils pour ceux qui souhaiteraient se lancer ?
En France, l’échec est mal perçu et c’est une erreur. Quelqu’un qui prend des risques pour aller au bout de ses envies et convictions apprendra davantage que quelqu’un qui ne fait rien. Et si cela ne fonctionne pas, ce n’est pas grave. On aura gagné en connaissances, en technique et on saura comment faire la prochaine fois. La vie est trop courte pour avoir des regrets.
Est-ce difficile d’entreprendre à Trébeurden ?
L’aventure a commencé au Relecq-Kerhuon, à côté de Brest. Puis, nous avons rapidement déménagé dans les Côtes-d’Armor. Au début, nous avions surtout une clientèle bretonne, voir finistérienne. Mais notre campagne de crowfunding a vraiment eu un effet expansif. Petit à petit, la marque s’est faite connaître au niveau national. Si nos clients restent tout de même majoritairement bretons, nous expédions aussi nos produits un peu partout en France.
Malgré la recrudescence de marques éco-responsables, votre campagne de crowfunding a remporté un joli succès. Comment l’expliquez-vous ?
Nous misons sur la transparence avant tout. Aujourd’hui, les consommateurs font attention à leur façon de consommer. Ainsi, ils veulent savoir d’où proviennent les vêtements qu’ils achètent, les matières premières utilisées, les bonnes conditions de travail des employés des chaînes de production… Nos produits sont au prix juste et sans vices cachés. Nous pensons que c’est pour cela que la campagne a aussi bien fonctionné. D’autre part, nous avons une forte identité bretonne. Nous sommes fiers de notre région et le faisons savoir. Beaucoup de personnes s’identifient à Kokozenn et sont contentes de soutenir une marque locale.
Dans votre atelier de recyclage, vous fabriquez des bracelets à partir de déchets marins ramassés sur les côtes. D’autres produits à venir ?
Nous avons plein d’idées mais nous sommes freinés par des problèmes d’ordre technique. Tout d’abord, il faut savoir que nos machines sont conçues avec des matériaux de récupération et de seconde main. De fait, chaque nouveau produit nécessite la création d’une nouvelle machine dotée d’un moule en acier spécifique très coûteux. Et c’est là que réside toute la difficulté. Avant de nous lancer, nous devons être sûrs que le produit plaira.
Parlez-nous de votre partenariat avec l’ONG Surfrider Foundation Europe.
Cela nous tenait à cœur de faire quelque chose pour préserver notre belle côte bretonne et l’océan. Nous avons grandi près de la mer et avons vu la pollution envahir le paysage. Surfrider Foundation Europe se bat pour la protection du littoral et des océans, c’est donc tout naturellement que nous avons voulu leur reverser une partie de nos bénéfices. D’autre part, Initiative Océane, une de leur branche, nous accompagne lorsque nous organisons des collectes de déchets sur les plages. Ainsi, nous contribuons à une meilleure connaissance et maîtrise de la pollution sur nos côtes.
Et votre engagement éco-responsable au quotidien ?
Nous faisons attention à notre façon de consommer. Nous privilégions donc les produits frais et locaux. Je fais également mes produits d’entretien avec très peu d’ingrédients. Du côté de la salle de bain, j’ai peu de produits et ils sont naturels. Enfin, au niveau vestimentaire comme pour les meubles, nous sommes adeptes de la seconde main. Le Bon Coin et Vinted sont nos applis de référence ! Nous faisons partie de ces gens qui pensent que rien ne se perd, tout se transforme ! Chaque petit geste compte et c’est également un état d’esprit général.
Avez-vous été impactés par la pandémie ?
Nous avons la chance d’être assez préservés par la crise. En effet, le e-commerce n’a pas été aussi touché que les commerces physiques. Nous devons admettre que cela a même été une période assez dense et propice pour Kokozenn.
Comment envisagez-vous la suite ?
Nous pensons que la mode éthique a un grand avenir. Les consommateurs sont de plus en plus demandeurs de transparence et c’est justement notre maître mot. Nous sommes optimistes et persuadés que la marque a de beaux jours devant elle !
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