Cinéma | Les beaux gosses, une comédie qui donne la banane

Premier long-métrage de l’auteur de BD Riad Sattouf (“Pascal Brutal”, “La Vie secrète des jeunes”…), “Les beaux gosses” nous dépeint donc les affres de l’adolescence à travers les premiers déboires amoureux d’élèves de 3e.

Hervé, 14 ans, est un ado moyen. Débordé par ses pulsions et moyennement malin, il vit seul avec sa mère. Au collège, il s’en sort à peu près, entouré par ses copains. Sortir avec une fille, voilà ce qui mobilise toute sa pensée. Hélas, dans ce domaine, il cumule les râteaux, sans toutefois se démonter. Un jour, sans très bien comprendre comment, il se retrouve dans la situation de plaire à Aurore, l’une des plus jolies filles de sa classe…

Si l’histoire n’a rien de transcendant, elle est remarquablement portée à l’écran par le jeu criant de vérité de ces deux jeunes acteurs principaux : Vincent Lacoste et Anthony Sonig. Bien loin des standards physiques habituels que l’on nous propose dans les teen-movies, on se délectera également des petites phrases et attitudes dont nous gratifierons Camel et Hervé tout au long du film. Mentions spéciales pour la coupe improbable de Camel, le premier baiser d’un Hervé tétanisé ou encore la pseudo rébellion dont il fera preuve face à sa mère lorsque celle-ci lui demandera une fois de trop si il se masturbait.

Loin d’être une succession de scènes vulgaires, le film se veut nettement plus fin. On parvient ainsi à percevoir le regard tendre que pose Riad Sattouf sur ces protagonistes. Qui plus est, le choix des acteurs et le parti pris du réalisateur consistant à ne pas mettre en avant les nouvelles technologies dont disposent les ados d’aujourd’hui (lecteur mp3, portables, Internet…) permet de toucher un large public et le rendra indéniablement intemporel. En revanche, j’aimerais bien qu’on m’explique, j’aimerais bien comprendre son délire avec les bananes… Était-ce un des sponsor du film ? Un message du ministère de la santé : “les bananes c’est bon, mangez-en! ” ?