On t’emmène au cœur de l’ancienne province de Hurepoix. Châteaux, champs, bois, hameaux pittoresques. Une balade bucolique à travers laquelle tu découvriras les nombreux atouts de cette région naturelle du Sud-Ouest de l’Ile-de-France.
Située à trente-huit kilomètres de Paris dans le département de l’Essonne, la commune de Saint-Chéron est desservie par la ligne C du RER. En temps normal, il faut compter environ 50 minutes en partant de la gare Bibliothèque François Mitterrand. Toutefois, on te conseille vivement de checker le site du Vianavigo avant de partir car nous avons mis plus de 2h à l’aller en raison de travaux sur la ligne…
Départ et arrivée : Saint-Chéron, RER C
Durée estimée : 6H
Distance estimée : 18 km
Balisage : rouge-blanc | jaune | jaune et rouge
Saint-Chéron
Après nos péripéties ferroviaires, voici enfin Saint-Chéron où vécut le célèbre décorateur de l’Opéra de Paris, Pierre Cicéri. Sa maison du XIXe siècle, protégée au titre des monuments historiques, est d’ailleurs visible au 5, rue Lamoignon.
On se dirige cependant à l’opposé, de l’autre côté de la gare, afin de rejoindre le Lavoir du hameau de Saint-Evroult. Situé dans une petite impasse, juste après le pont de la rue du Coteau Sud, il est alimenté par une source et se présente sous la forme d’un abri rectangulaire, couvert d’une toiture en petites tuiles. A l’époque, les femmes lavaient leur linge en prenant appui sur une planche fixée sur la margelle du bassin.
On retourne sur nos pas et remontons vers le centre-ville de Saint-Chéron où l’on croise de jolies maisons en pierre. Les anciennes carrières de la ville étant à l’époque les plus importantes de la région, le grès extrait servit à l’édification de nombreuses constructions ainsi qu’au pavage de l’ancienne route de Paris en 1669.
Dans la rue Bouillon Lagrange se dresse fièrement l’Église Saint-Chéron. Fondée au IXe siècle, elle fut rebâtie au XIIe siècle avant de subir maintes restaurations. Aujourd’hui, il reste quelques vestiges du passé comme le portail et le bas-côté nord qui datent du XVe siècle.
Un petit détour dans le Parc de la Mairie et on reprend la route balisée du GR 11 qui mène au Bois Martin. Dans cet écrin de verdure, on aperçoit plusieurs cabanes en bois.
Le Val Saint-Germin
On pénètre bientôt dans les Grands Bois du Marais où la lumière peine à se frayer un chemin. Filtrée par les rangées d’arbres, elle donne une touche presque féérique à ces sous-bois parsemés de fleurs.
On finit par longer le parc du Château du Marais avec une belle vue sur son bassin de 550 mètres de long, alimenté par La Rémarde et bordé de platanes. Construit en 1770, il est réputé pour être l’un des plus beaux châteaux français de cette époque.
Il hébergea notamment Florian, auteur des fameuses morales «Pour vivre heureux, vivons cachés» et «rira bien qui rira le dernier», Chateaubriand ou encore Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord. Ce dernier a d’ailleurs un Musée qui lui est consacré en ces lieux.
On traverse la route à l’extrémité de la pièce d’eau et rejoignons une prairie où broutent des chevaux. On repasse près du Château avant d’emprunter le sentier du PR qui mène à la butte des Pins.
La Vallée de La Rémarde
Après avoir traversé une nouvelle fois la rivière de La Rémarde, on atteint l’extrémité du domaine du Marais. A droite au bout du sentier, le Moulin Crèvecœur n’est plus qu’une ruine envahie par la végétation. Les tagueurs du coin se sont amusé à le défigurer et il fait aussi office de WC.
Devant nous, un champ de colza affiche son jaune éclatant jusqu’au chemin qui mène au hameau d’Ardenelle.
Après le bois, on débouche sur une large allée. Ce chemin pavé venant de La Folleville est une voie tracée sous le règne de Louis XIV à la demande de Chrétien de Lamoignon. Autrefois, une voie romaine remontait de Paris vers Dourdan, par Breuillet et Saint-Chéron, en direction de Chartres. La voie ouverte au XVIIe siècle passe quant à elle par la vallée.
Sur notre droite se profile le Château de Baville. Dissimulé derrière les arbres, on distingue également un petit édifice où les invités aimaient prendre leur café. Inscrit à l’inventaire des monuments historiques, ce château du XVIIe siècle où séjournèrent La Fontaine et Racine appartient actuellement au vicomte Henri de Talhouët.
Peu visible de l’extérieur et inaccessible en dehors des journées du Patrimoine, il a fallu se frayer un chemin entre les ronces pour obtenir des clichés. Privé de chemin de fer et à l’écart des grandes routes, l’endroit semble hors du temps.
De La Tuilerie à Saint-Chéron
On continue à droite vers le hameau de la Chaumette, puis on s’arrête devant une superbe maison en grès. Le jardin très fleuri est entretenu par un retraité de 85 ans. Entre deux petites blagues, cet ex-dessinateur industriel nous apprend qu’il a réalisé les plans de la maison qui n’était au départ qu’une ruine.
Sa femme âgée de 94 ans le rejoint rapidement. Très complices, les deux amoureux finissent par nous offrir des fleurs. C’est aussi ça la randonnée ! Des rencontres qui réchauffent le cœur.
On regagnes ensuite le chemin de Jouy qui s’engage dans la tranchée du Bois du Boulay. Puis, on traverse la rivière de L’Orge pour entrer dans le Bois des Herbages.
On poursuit dans le Bois des Rochers, avant de franchir une dernière fois l’Orge pour retrouver la Gare de Saint-Chéron.
18 kilomètres de pur bonheur ! Doté d’un riche patrimoine, souvent privé ou dissimulé à la vue des curieux, ce verdoyant paradis plaira au plus grand nombre. Une randonnée de difficulté moyenne à faire impérativement par beau temps si l’on souhaite ne pas s’enliser dans les marais.
Ce Dimanche, on avait constamment envie de s’arrêter pour profiter de ces sublimes paysages. Et quand on pense qu’il s’agit là d’une infime partie de ce que la région peut nous offrir, cela laisse rêveur…
© Crédits Photos – S H U N R I Z E.com
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