Saint-Malo, vendredi 4 juillet 2014. Seconde journée au Festival du film Vietnamien. Logée non loin du Palais Grand Large, c’est à pied que je me rends à la première projection de la journée prévue à 11h.
Loin du tumulte parisien et accueillie par des bénévoles aimables et souriants, le dépaysement est déjà de mise.
CRÉATEURS DE LÉGENDES – NHỮNG NGƯỜI VIẾT HUYỀN THOẠI – THE LEGEND MAKERS
Financée en très grande partie par l’État Vietnamien, à hauteur de 410.000$, cette chronique réalisée l’an dernier par Bui Tuan Dung suinte le patriotisme. Issu d’une famille de militaires, ce cinéaste qui s’intéresse de près aux batailles passées, nous fait ici l’éloge du combat de jeunes soldats durant la guerre pour la réunification nationale.
Nous voici ainsi transportés à la fin des années 60. Tandis que l’US Air Force bombarde les routes reliant le Nord au Sud, les rendant ainsi impraticables, le général Dinh Duc Thiên décide de construire, le long de la chaîne de montagnes Truong Son, 5000 km de pipelines pour ravitailler les troupes en carburant.
Filmant au plus près ses acteurs, Bui Tuan Dung s’emploie à nous faire partager les sentiments éprouvés par ces hommes et ces femmes qui s’improvisent soldats, leur douleur et leur sens du sacrifice.
Tourné dans les districts de Son Tay à Hanoi, de Huong Son Ha Tinh et Tien Hai dans la province de Thai Binh, ce récit palpitant qui s’inspire de faits réels et s’agrémente d’éléments humoristiques nous tient en haleine durant près de deux heures.
Thanh Bao
Hoang Hai et Truong Minh Quoc Thai
Après un délicieux déjeuner en compagnie du Staff et du jury, Frédérique, Fanny, Karine et moi avons décidé de profiter un peu de la plage avant le prochain film prévu à 16h.
Fred visiblement troublée par tant de beauté
La très jolie Van Trang (“Scandal”, “La Lettre de Sang”) profitant également de la météo clémente
LA LETTRE DE SANG – THIÊN MỆNH ANH HÙNG – BLOOD LETTER / SWORD OF THE ASSASSIN
Adaptée d’un roman populaire de Bui Anh Tan, “Bức Huyết Thư”, cette histoire de conspiration qui ne manque pas d’humour débute par un massacre commandité par une Reine vindicative.
Seul survivant, un jeune garçon est recueilli par un moine et initié aux arts martiaux. Une fois adulte et doté de grandes aptitudes au combat, il décide de quitter son maître pour se rendre à la cour royale afin de blanchir le nom de sa famille. En chemin, il rencontre deux sœurs éprises de vengeance. Bientôt, ils s’uniront pour contrecarrer le plan machiavélique échafaudé par la Reine.
Après le succès rencontré au Vietnam par sa comédie romantique «Cô Dâu Đại Chiến – Battle of the Brides», Victor Vu change de registre et nous offre un superbe film de cape et d’épée.
Épaulé par les chorégraphies du très beau (Google est ton ami) Johnny Tri Nguyen (“Clash”, “Vertiges”, “The Rebel”) et la musique grandiose de Christopher Wong, le réalisateur américano-vietnamien met ici à contribution toutes ses compétences visuelles.
Souffrant parfois d’un dosage inégal entre scènes d’action et scènes d’exposition, le récit accuse quelques longueurs, mais elles ne donnent pas pour autant envie de fuir son fauteuil.
Les amateurs des vieux films de la mythique Shaw Brothers seront en territoire connu et apprécieront cette fresque historico-fantastique, regorgeant d’intrigues et d’action.
Pour finir, je ne donnerais pas mon avis sur le film diffusé ce soir-là à 19h car je ne l’ai pas vu dans son intégralité suite à un problème technique. Cela dit, l’aperçu de «Il reviendra» de Dinh Tuan Vu m’a convaincu de ne pas chercher à le revoir entièrement. Le jeu approximatif de l’acteur principal européen et l’histoire à l’eau de rose qui semblait se profiler n’était vraiment pas très engageante…
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