Ancien publicitaire à succès, Roberto ne supporte plus d’être au chômage. Désespéré, il retourne avec sa femme dans l’hôtel qui fut le théâtre de leur lune de miel. Mais l’établissement a laissé place à un musée sur le point d’être inauguré. Au cours de sa visite, il fait une grave chute et se retrouve avec une barre de fer plantée dans la tête. Devenu l’attraction numéro 1 pour les médias présents, Roberto comprend que cet accident pourrait finalement lui être très profitable…
Depuis 2008, la crise économique n’a eu de cesse de faire des ravages à travers le monde : pays lourdement endettés, croissance en berne, taux de chômage record qui a entraîné une grogne sociale sans précédent.
Parallèlement à cela, on a pu constater une recrudescence des programmes de télé-réalité. Car, il faut bien se l’avouer, voir quotidiennement la cupidité, le manque de dignité et la misère des autres, nous permet de relativiser et de nous conforter dans l’idée que nous ne sommes pas si mal lotis que cela.
Ainsi, l’opportunisme et le voyeurisme ne sont désormais plus considérés comme des comportements amoraux. Dès lors, face au marasme ambiant, préférer l’amour et la dignité à l’argent est un véritable signe de résistance.
Porte étendard d’un cinéma libertaire et débridé, Álex de la Iglesia nous démontre dans cette comédie satirique qu’il est également résolument en phase avec son époque.
Véritable témoignage d’une ère en récession où la corruption morale et financière règne en maître, ce récit écrit par Randy Feldman (Tango et Cash, Le flic de San Francisco) pourrait paraître simpliste s’il n’était pas transcendé par la mise en scène du maestro hispanique.
En effet, en s’attardant sur le cas de ces médecins, politiciens, fonctionnaires, publicitaires et médias qui tentent de profiter du calvaire de ce chômeur de longue durée paralysé suite à des circonstances peu communes, le réalisateur espagnol dénonce avec ferveur et humour la surmédiatisation et la récupération politique au détriment de l’être humain.
Chez Shunrize, nous sommes assez fan de son travail et après lui avoir consacré une Deviant Zone, nous attendions avec une certaine impatience de voir son nouveau long-métrage. Porté avec brio par José Mota et Salma Hayek, Un jour de Chance a su combler toutes nos attentes en mêlant cynisme, humour noir et émotion sans jamais verser dans le misérabilisme.
En savoir plus sur Shunrize, le webzine avide de découvertes
Subscribe to get the latest posts sent to your email.