Un an avant d’endosser à nouveau le costume du maître de l’horreur qui lui sied si bien, le temps d’un segment de Fear itself, le réalisateur du cultissime Re-animator, Stuart Gordon renoue avec le thriller. Disponible en DVD dés le 1er juin, sa satire sociale est tirée d’une troublante histoire vraie survenue en 2001,
Dans Stuck, le cinéaste écorche une nouvelle fois les classes sociales et s’emploie à pointer du doigt le désintérêt des gens pour les sans-abris. Expliquant également au passage aux spectateurs et ce de manière très appuyée, que la vie n’est qu’une question de choix mais qu’il n’est pas toujours évident de faire les bons.
Choisir de courber l’échine face à la perspective d’une promotion plutôt que d’avoir conscience de sa valeur et choisir de ne pas tout accepter; choisir de dormir dehors plutôt que demander de l’aide à un membre de sa famille; choisir de se résigner au lieu de se révolter face à l’incompétence de l’administration ou encore choisir de ne pas appeler les secours pour sauver l’homme que l’on a embouti en voiture par peur de perdre le peu que l’on a durement acquis.
Égoïsme ou choix désespéré, ici, chacun sera libre d’interpréter le comportement de Brandi car Stuart Gordon a eu le bon goût de ne pas diaboliser un personnage dont l’ambivalence est au final propre à l’être humain. Interprétés avec conviction par Mena Suvari (American Beauty) que Stuart Gordon avait déjà dirigé dans Edmond et Stephen Rea (The Crying Game), Brandi et Tom se font sont tour à tour bourreau et victime et on en vient à se demander comment agirions nous en de telles circonstances.
Si la photo et la caméra parfois hésitante ne sont pas des plus engageantes, elles renforcent néanmoins ce sentiment de réalisme et d’horreur brute que peut receler notre quotidien. On peut être également déconcerté par les touches d’humour apportées notamment par les répliques de Russell Hornsby (Grimm) qui joue Rashid le copain de Brandi, car elles entravent quelque peu la tension instaurée par ce jeu du chat et de la souris. Mais malgré ses défauts et un dénouement discutable, Stuck reste à découvrir !
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