Pour son premier film en tant que réalisateur, Pascal Elbé a choisi d’aller là où on ne l’attendait pas.
En effet, Tête de Turc est un thriller inspiré d’un fait divers survenu en 2006 à Marseille (une passagère d’un bus brûlée vive par des jeunes) qui surprendra les fans du comédien-scénariste et désormais réalisateur.
En ce qui me concerne la surprise fût plutôt bonne. L’histoire de ce gamin pris entre deux feux : suivre ce que lui dicte sa conscience ou garder sa place au sein de la cité, m’a particulièrement touchée. Ayant passé une partie de ma vie dans des cités, j’ai encore beaucoup de mal à comprendre ce qui s’est passé pour qu’on en arrive là.
Incompréhensions de part et d’autres. Le réalisateur a eu le bon goût d’éviter les clichés habituels et de ne prendre parti pour personne. On pourra tout de même se sentir frustré car si le film soulève les problèmes inhérents aux relations entre flics et jeunes des cités, il n’apporte néanmoins aucune solution. Toutefois, il faut bien admettre qu’il est difficilement envisageable qu’un simple cinéaste aussi talentueux soit-il parvienne à trouver la réponse idéale alors qu’un cheptel de politicards se sont déjà penché sur cette question et ce depuis des décennies.
Au cœur de ce thriller social, on retrouve un thème cher au réalisateur, celui de la famille. Ici, qu’elle soit environnementale ou découlant des liens du sang, l’appartenance à un clan est le terreau idéal pour ériger ce genre de polar. Influencé par des réalisateurs comme James Gray ou encore par des films comme Le Parrain, Pascal Elbé va même jusqu’à s’entourer de sa famille du 7e art. Il retrouve ainsi pour l’occasion, son ami de longue date Roschdy Zem avec qui il avait co-écrit le premier film de ce dernier Mauvais foi; ses ex collègues de la sitcom créée par Nagui, Mes pires potes : Aude Thirion et Fred Saurel et fait jouer son propre fils dans l’un des rôles principaux.
Ce premier long-métrage, porté par un brillant casting, Samir Makhkouf et Ronit Elkabetz (La fille du RER) en tête, est plutôt réussi. Et en dehors d’une fin déroutante qui fleure trop bon le happy end, le film m’a globalement plu, n’en déplaise à la vieille aigrie qui est partie de la salle en rouspétant très fort. A voir !
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Hé ben, c est un sujet audacieux pour Pascal Elbé en tout cas !! C’est vrai qu’il aurait pu faire dans la facilité et faire un film dans le domaine où on l’aurait plus facilement imaginé ( une comédie ). De plus, prendre James Gray comme modèle ou inspiration est une preuve de bon gout. Alors quand on regarde le casting, ca laisse présager du bon effectivement 😀