Au programme de cette nouvelle session de critiques express un film espagnol, une comédie fantastique danoise, le remake du “Convoyeur” et un thriller glacial.
PAINTBALL
Il n’y a pas à dire, nos voisins espagnols sont très entreprenants en matière de cinéma de genre et il faut reconnaître que la plupart du temps c’est réussi. Malheureusement, cette fois-ci, ce n’est pas le cas. Pour son premier film, Daniel Benmayor, nous entraine en pleine foret au beau milieu d’une partie de ‘Paintball’ opposant deux équipes de 7 concurrents armés de leurs pistolets et fusils à billes de peinture. La partie bat son plein, lorsqu’un des participants se fait abattre devant les yeux de ses coéquipiers. Visiblement, un nouvel adversaire s’est invité à la partie et tire à balle réelle. Pitch très simple et sans réelle surprise, le film n’est pas tant mauvais en soi, mais accumule beaucoup trop de défauts de styles, d’erreurs scénaristiques et autres fautes de gouts. Si on peut reconnaître la qualité et originalité des exécutions du “chasseur”, on ne peut pas en dire autant de la réalisation de Benmayor. Usant beaucoup trop souvent de plans séquences pour au final, dire pas grand-chose, il perd en lisibilité son histoire et rate complètement la présentation de ses personnages, ce qui à pour cause essentielle, le manque d’empathie que l’on à pour les personnages. L’autre gros défaut du film, c’est le côté foutoir et brouillon. Les participants sont tous protégés par des armures et des casques de protection avec des vêtements de camouflages, du coup, le spectateur à vraiment du mal à identifier les différents intervenants lors de scènes d’action. “Paintball” est un premier film brouillon et bourrés de défauts, mais se laisse néanmoins regarder.
THE SUBSTITUTE
Avis aux cinéphiles trentenaires qui, ont grandis en regardant en boucles des films tels que les “Goonies”, “Gremlins” et autres comédies fantastiques, “The Substitute” joue dans la même cours (de récré) en mettant en scène une bande d’écoliers qui découvrent leur nouvelle institutrice. Elle a un style très tranchant auquel les enfants vont avoir de plus en plus de mal à s’identifier. Elle se moque d’eux, du simple défaut physique au passé familial, elle leur fait peur, leur pose des questions existentielles sans réponses alors qu’ils sont encore en primaire et à une attitude de plus en plus étrange au fil des jours. Tellement étrange qu’en dépit du fait que les parents d’élèves et le directeur de l’école soutiennent l’institutrice, les enfants sont persuadés que leur prof n’est pas normale et surtout, qu’elle n’est pas humaine… Pour son nouveau film, le réalisateur bénéficie de la participation de Paprika Steen (“Festen”), plus habituée à tourner dans des films dramatiques que dans des comédies fantastiques, mais qui prouve qu’elle peut également jouer autre chose que des films d’auteur minimalistes !! Côté réalisation, Bornedal, prouve lui aussi qu’il sait faire autre chose que des thrillers, et il le fait même plutôt bien. Le film bénéficie d’une très belle photo et d’une réalisation impeccable qui démontre une fois de plus le talent du réalisateur. Chose assez bizarre, c’est que ces qualités que l’on recherche dans tous les autres films, c’est bizarrement ce qui fait défauts à “Substitute”. Le film est bien trop “propre” et manque par conséquent cette touche de charme et de folie que pouvait apporter des réalisateurs comme Joe Dante ou Richard Donner. “The Substitute” reste néanmoins fort recommandable, mais attention car la VF est à bannir absolument !!!
BLINDÉS
Remake américanisé du film “Le Convoyeur” de Nicolas Boukrief avec Jean Dujardin et Albert Dupontel, ce “Blindés” est le troisième film de Nimrod Antal, après le prometteur “Kontrol” et le pourrave “Motel”. Après une réussite et une plantade, on était donc impatient de voir ce troisième film d’Antal afin de savoir dans quelle catégorie de réalisateur le classer, les bons ou les mauvais ! Et bien comme pour “Blindés”, difficile de le dire précisément, On a vraiment l’impression que le réalisateur a le cul entre deux chaises et ne sait pas trop quelle direction prendre en tant que réalisateur et quelle direction prendre à son film. Super prévisible et aucunement original, “Blindés” reste tout de même divertissant (ce que n’était même pas “Motel”). A l’aise dans les scènes de tensions, il est à la ramasse dès qu’il faut créer une relation, autre qu’hostile, entre différents personnages. Bon metteur en scène lorsqu’il s’agit de dynamiser une action statique (lorsque les méchants essayent de forcer le camion blindé) il est complètement inefficace lors de la seule course poursuite du film. Pourtant, il bénéficie d’un casting confortable avec une brochette de gueules. Là aussi, on se retrouve coincé entre deux groupes. Ceux qui veulent s’acheter une crédibilité au cinéma (Short, Ventiglia et Lonasco) et ceux qui sont venus très clairement payer leurs impôts (Fishburne, Dillon et Reno).
WHITEOUT
Nouveau film du réalisateur américain Dominic Sena (“Opération Espadon”), l’histoire de Whiteout se déroule en Antarctique dans une base scientifique où officie la belle Carrie Stetko (Kate Beckinsale) en tant que seule représentante de la loi pour cette base comprenant une petite centaine de personnes. L’histoire se déroulerait à la mairie de Paris, on l’accuserait d’être un emploi fictif, mais elle va tout de même sortir de sa pré-retraite lorsqu’un cadavre est retrouvé mort (normal c’est un cadavre !! vous suivez ?!!) dans la neige. Il semblerait que ce soit un meurtre et ce qui pourrait passer inaperçu dans les rues de Mexico, ne l’est pas en Antarctique, car c’est le premier meurtre officiel de l’histoire du Continent !! Dire que Dominic Sena s’est calmé est un faible mot. Quand on voit au générique le nom d’un réalisateur de film d’action, on est en droit à s’attendre à un minimum d’action, et bien pas sur ce coup là !! Mis à part les quelques scènes en extérieur très réussies (le climat mortel est plutôt bien retranscrit : vent à 160Km/h et température extérieure de – 80°C) on passe le plus clair de notre temps en compagnie de la charmante inspectrice, mais pas forcement très maline, étant donné que le spectateur un brin attentif aura deviné le coupable bien avant elle… Rien de bien original dans ce film, si ce n’est le contexte climatique qui force au huis clos pendant la quasi totalité du film, mais ce n’est pas pour cela que le film n’est pas regardable. En comparaison, je préfère regarder 100 fois “Whiteout” que son cousin éloigné “Insomnia” avec Al Pacino, qui a eu sur moi, tout l’effet inverse de son titre.
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