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Sébastien Carletti, auteur de Nos Jouets 70-80

Vous qui êtes né en dans les années 70-80, vous souvenez-vous des jouets de votre enfance ? En ce qui me concerne, la plupart de mes compagnons de jeux étaient ceux de mon frère : les figurines d’ULYSSE 31 avec leur super vaisseau qui lançait des petits bâtons jaune en guise de missiles, GOLDORAK à qui je faisais prendre le bain avec Actarus car l’hygiène pour les héros c’est important. Plus tard, je me tournais vers les consoles de jeux avec l’Atari 2600, la NES et encore plus tard la Nec Core Grafx… Grâce à des passionnés comme Sébastien Carletti et Vincent Dubost vous retrouverez forcément un ou plusieurs des jouets que vous avez eu étant enfant ou que vous rêviez d’avoir. Le tout présenté par Groquik, la classe quand même !! Une belle idée de cadeau pour vous et vos amis. En attendant, Sébastien Carletti co-auteur de Nos Jouets 70-80 a bien voulu répondre à mes questions.


Nos Jouets 70-80
Auteurs : Sébastien Carletti et Vincent Dubost
Éditeur : Hors Collection
Prix : 25€

Comment passe-t-on de l’école Nationale d’Assurance à co-auteur d’un album consacré aux jouets des années 70-80 ? 

Je vois que je me suis fait googelisé 😆 Il faudrait que je trouve un moyen d’effacer cette page que j’ai faite en 1998 dans le cadre de mes études. Bref, oui, j’ai fait l’École Nationale d’Assurances… et je collectionnais déjà les jouets ! Comme quoi on peut avoir les pieds bien sur terre et la tête dans les nuages. J’avais même créé un site de vente de figurines Superman exclusives à l’Europe et que les Américains s’arrachaient à prix d’or. J’ai d’ailleurs pu financer mon stage à Moscou avec les profits générés.Le jouet a toujours été une constante pour moi. Même adolescent, je passais systématiquement par le rayon “jouets” des grandes surfaces, sans pour autant acheter. En fait cela ne s’est jamais arrêté. Puis en 1997, arrivant à Paris, j’ai découvert qu’il existait des boutiques spécialisées dans le jouet vintage. Et je suis tombé dedans… Vincent et moi, nous sommes rencontrés en 2001, par hasard, au supermarché (j’y étais avec un ami en commun, Yann, qui comptait justement organiser notre rencontre). Avec Vincent, je partageais le goût pour les éditions “françaises” des jouets de notre enfance (exemple : jouets avec packaging “Albator”, et non “Captain Harlock” comme ailleurs dans le monde). On a souvent parlé d’un vague projet de livre consacré au sujet. Vincent a finalement quitté Paris, mais on s’appelait très souvent. A la fin de l’été 2006, on s’est dit : “allez, on le fait“.

Dès septembre je me mettais à maquetter une couverture et des pages “maison” de présentation (avec l’assistance de copains “virtuels”, Alexandre, Georges et Manu), que j’incluais dans des PowerPoint dédiés aux ayants-droit concernés. C’est à cette époque que j’ai entamé mes démarches auprès de Nestlé afin de pouvoir faire revenir Groquik, le temps d’un livre illustré (en tant que présentateur). A l’origine, il devait y avoir un second personnage, mais le groupe concerné nous a laissé tomber à un stand avancé, alors qu’un accord de principe avait été donné. Ce n’est qu’une fois rassurés sur la faisabilité d’un tel album (nous souhaitions avoir la “bénédiction” de tous) que nous avons commencé à démarcher des éditeurs (fin du 1er trimestre 2007), assez surpris de notre travail préparatoire.


Présentation préparée pour les maisons d’édition

Nous n’en gardons pas forcément un bon souvenir, dans la mesure où l’une des personnes contactées dans une grande maison d’édition a finalement joué les “faux éditeurs” / “vrai apporteur d’affaires”. Faisant mine de présenter et de défendre le projet en interne, il nous a en fait doucement mais sûrement orienté vers un autre éditeur, touchant une commission au passage… aux détriment des auteurs, forcément. Nous n’avons eu le fin mot de l’histoire qu’après signature de notre contrat, et par hasard : notre projet nuisait en fait au sien (il préparait lui aussi un livre illustré “nostalgique”), mais il n’a absolument pas été transparent à ce sujet. Il y a mieux comme entrée en matière dans le monde de l’édition. Ayant finalement perdu de précieux mois, et ne pouvant attendre Noël 2009 pour la sortie du livre, nous nous sommes décidés à suivre le chemin sur lequel nous avions été orientés. Au passage, le nombre de pages a été vu à la baisse.

Cela représente un énorme travail de documentation. Avez-vous bénéficié d’aide de la part d’autres mordus ?

Nous avons heureusement plusieurs communautés Internet pour nous épauler, en pensées ou en actes. Les “non collectionneurs” et connaissances/amis ont fouillé leurs albums de famille afin que notre ouvrage regorge de photos vintage d’enfants avec leur jouet du moment (cf. les intérieurs de couverture). Les collectionneurs ont quant à eux activement participé en fournissant des photos, des scans, ou en nous accueillant chez eux. En effet, l’à valoir (avance sur les droits d’auteurs) de l’éditeur a immédiatement été investi dans du matériel photographique (appareil pro, objectif macro, flash annulaire, lampes, tentes, etc.). Certains collectionneurs ont donc eu à supporter notre présence, nos manipulations de leurs objets et notre “dépoussiérage” de leurs boîtes et blisters. C’est surtout Vincent qui a joué les VRP. D’ailleurs, lors d’une séance photo “Action Joe”, la cheminée de l’ami qui l’accueillait s’est effondrée sur sa voiture !


Backstage shootings jouets

Moi j’étais chargé des “public relations” avec les marques, des scans (une centaine de catalogues) et des séances photos en région parisienne et dans le nord, notamment dans les magasins Lillojouets à Lille et Lulu Berlu à Paris. J’ai organisé la base iconographique, en la mettant en conformité (près de 8 000 visuels). Ça a été plus éprouvant que prévu. Après rédaction des textes, nous avons du faire des croquis légendés de chaque page. Vincent, Story-boarder Freelance, a fait environ 100 pages, et une quarantaine pour moi, en simple soutien. Il s’est aussi chargé des illustrations de Groquik, et devant la pression des échéances, nous avons fait réaliser à notre charge la colorisation par un professionnel, Hephez. Bref, nous avons tous les deux beaucoup donné de nos personnes. Vincent s’est mis en “off” au niveau boulot pendant 8 mois, et pour ma part je bossais la nuit et les week-ends. On a arrêté toutes nos activités connexes. Moi, dans la mesure où c’était le sport, j’ai pris une quinzaine de kilos. Face à la deadline, notre amitié a parfois été mise à rude épreuve. Mais le résultat est là. Un album souvenir de toute une génération. Et nous recevons régulièrement des mails de lecteurs très émus de retrouver le parfum de leur enfance, accompagnés de la mascotte de leur petit-déjeuner. Et pour ceux qui sont parents, ils sont ravis de pouvoir montrer à leurs enfants ce qu’étaient leurs jouets. C’est vraiment la plus belle des récompenses.


Maquette et Mise en page finie

Ton jouet préféré ?

La figurine “Capitaine Flam” de Bandai France. Elle n’est pas très belle, pas fidèle, kitsch à mort, mais c’est un lien sentimental. C’était le cadeau d’anniversaire de mes 5 ans. Ma maman l’avait cachée dans sa valise, mais je l’avais entre-aperçue. Dès qu’elle avait le dos tourné j’allais admirer la représentation de mon héros, érigée au rang de totem pour le coup. “Ouahhh, les pistolets (à proton, of course) tirent pour de vrai !!!”. Je comptais les jours avant remise du Graal. Et quelques jours après j’ai cassé un bras à ce pauvre Capitaine Flam (la jonction “épaule / torse” est très fragile)…


On retrouve notamment les G.I Joe et les Transformers dont les adaptations cinématographiques sortiront cet été. Adhères-tu à ce genre de film ?

Mon œil est désormais habitué aux adaptations. Je comprends que certains ajustements visuels soient nécessaires, comme pour Transformers par exemple. Les films tirés de lignes de jouets ne me choquent pas plus que ceux adaptés de comics. Avant tout, il s’agit d’univers fantastiques ayant marqué la culture populaire de ces dernières décennies. Je les regarde sans trop d’attente et adoptant l’attitude, chère à Bryan Singer, du “suspend your disbelief “. J’aimerai bien voir Goldorak sur grand écran. Mais autant jouer la carte « à fond » avec une approche décalée et finalement kitsch.

Des projets ?

A l’origine, Vincent et moi souhaitions sortir un “pavé” sur le sujet, en gardant une approche qui plairait tant aux collectionneurs qu’à un public (générationnel) plus large. Mais comme ce genre d’ouvrage n’existait pas en France (les éditeurs n’avaient pas de référence en termes de potentiel commercial), nous n’avons pas réussi à convaincre. Nous avons donc dû produire un condensé, avec des textes revus au minimum (50% de ce qui avait été rédigé à l’origine a été coupé). Si par suite, on entend les années 90 et 2000, alors la réponse est a priori non. Pour les décennies précédentes, nous n’avons pas de légitimité à le faire, même si notre éditeur serait intéressé, afin de constituer une “collection”.


En revanche, nous aimerions pouvoir un jour faire une version d’au moins 250 pages de “Nos Jouets 70-80”. Nous pourrions éventuellement ajouter une sélection de jouets de la 1ère moitié des années 90. Par ailleurs, Vincent et moi-même avançons doucement sur un livre orienté “collectionneurs” (mais uniquement jouets pour garçons. C’est le sujet que nous maîtrisons le mieux). Mes projets actuels sont la diffusion de notre album (co-brandé) dans une belle enseigne de magasins de jouets et une édition “coffret” avec un “goodies” Groquik. Je travaille aussi, pour quelques pages seulement, à l’élaboration d’un livre illustré sur l’évolution de la société française ces 30 dernières années. C’est un ouvrage collectif, sponsorisé par une grande marque et auquel participent quelques noms connus, qui sortira en octobre 2009. Enfin, je joue les “consultants” free-lance pour un projet de réédition de jouets vintage, dont je ne peux parler pour le moment. C’est un challenge sympa de prendre contact avec les détenteurs des licences, les fabricants, etc…

8 comments

  1. La parution de ce livre ne s’imposait pas car le magazine dixième planète avait déjà traité le sujet avec des dossiers très documentés et complets ! ce livre est sympa mais ce n’est en aucun cas la ‘bible en ce qui concerne les jouets 70 -80″ ;moi je pense que l’on devrait demander une autorisation aux journalistes du défunt magazine “dixième planète” pour regrouper tous leurs articles dans un magnifique bouquin qui nous présenterait :capitaine flam, goldorak, albator,ulysse 31,la bataille des planètes, les robots japonais, il était une fois l’espace, albator les maitres de l’univers. etc. ce bouquin serait vraiment la référence !

  2. salut à tous ! et oui on peut avoir 45 berge et etre tres attentif a ce type de rendez vous, souvenez vous la gloubiboulganeight elle avait rassenbler pas mal de mondes à l’époque , ben moi j’ai crée un blog pour les passionner comme moi voila tout , quand au film goldorak j’aimerais bien le voir un jours terminée ,et alors on a bien droit à tranformeur pourquoi goldorak !go

  3. c’est mon livre de chevet depuis 2 mois …depuis que je me le suis procuré chez mon jouéclub !
    pour les ésprits moqueurs je sais qu’il n’est pas trop épais et y’a plus d’images que de textes mais franchement je ne m’en lasse pas !
    (comme un bon vieux catalogue de jouet des galleries lafayette !)
    encore bravo pour cette délicieuse madeleine !

  4. Hier j’ai eu entre les mains le version co-brandée pour JouéClub : j’adore ! Ca me “fait quelque chose” de voir cette enseigne associée au fruit de notre travail…

  5. Excellente cette interview. trop envie d’acheter le livre !

  6. J’ai passé un super moment à le lire. Ça a fait remonter plein de souvenirs 🙂

  7. Wahhh trop bien !!!
    En plus je suis tombé dessus la semaine dernière a la FNAC et j’ai passé 25 minutes a le feuilleter, c’est vachement bien foutu et super bien documenté !!
    Félicitations aux auteurs 😉

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