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Festival des Arcs 2009 : Slovenka

Selon une étude datant de 2007, plus de 40 000 étudiants français auraient eu recours à la prostitution occasionnelle, un chiffre qui ne cesse malheureusement de s’accroître dans le contexte économique que nous subissons actuellement. Poussées par la précarité, nos étudiantes se transforment en Escort girls car bien souvent les jobs qu’elles trouvent sont mal rémunérés et empiètent sur leur temps de révision.

Ainsi, bien souvent elles se prostituent également pour pouvoir continuer à étudier dans des conditions normales. De plus, les clients argentés préférant passer la soirée en compagnie d’une jeune femme cultivée portera indubitablement son choix sur une étudiante. Dès lors, cette forme de prostitution a encore de beaux jours devant elle car elle rapporte plus que celle qui se pratique sur les trottoirs des grandes villes, les tarifs démarrant autour de 200€ de l’heure.

Dans Slovenka, la prostitution est une fois de plus utilisée pour représenter le paradigme du capitalisme. L’action se déroule durant la présidence slovène de l’Union Européenne en 2008 et dépeint le quotidien d’Alexandra, une de ces étudiantes qui considère la prostitution comme un job alimentaire. En dehors d’une scène où l’on voit notre “Slovenia Girl” recevant les hommages d’un de ces clients, le film ne se veut pas érotique et Damjan Kozole propose une vision impartiale de cette dérive sociale bien loin des codes d’un mélodrame.

Enfant choyée par son père, portée par des ambitions obscures et des choix déraisonnables, notre héroïne s’obstine à se fourvoyer dans une voie visiblement sans issue. Alors qu’elle pourrait vivre dans une chambre d’étudiante, elle choisi de s’endetter en achetant un luxueux appartement. Pourquoi se créer une situation précaire ?

J’aurais souhaité connaître les raisons qui l’a pousse à agir de la sorte. A maintes reprises, elle a la possibilité de tout arrêter et de reprendre une vie normale mais elle préfère s’enfermer dans son mensonge. Toute la force du film réside dans la remarquable de Nina Ivanisin qui oscille entre l’innocente étudiante et l’auto-entrepreneuse chevronnée.

D’ailleurs, le Jury du Festival des Arcs a su le déceler car au moment où j’écris ces lignes le palmarès a été révélé et elle a remporté le prix d’interprétation féminine. Cependant, même si j’ai été particulièrement touchée par le jeu de l’actrice principale, le film souffre de longueurs qui plombent l’ensemble.

 

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