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Cinéma | Balada triste – Critique

Depuis ma plus tendre enfance, je nourris une certaine aversion pour les marionnettes de ventriloques mais aussi pour les clowns. Mon initiation précoce aux films d’horreur (merci maman) y est peut-être pour beaucoup. Entre cette poupée à l’apparence de clown qui tente d’étrangler le frère de Carol-Anne dans Poltergeist et le clown tueur de Ça en passant par les extra-terrestres de Killer Klowns From Outer Space, ça n’a pas dû beaucoup aidé à me faire changer d’avis. Mais après tout, faut vraiment être un grand malade pour croire qu’un tel maquillage c’est pas chelou et flippant 😆

Alors quand j’ai vu l’affiche inquiétante de BALADA TRISTE, autant vous dire que je n’étais pas super emballée à l’idée d’affronter une fois encore ma singulière angoisse.

Réalisé par Álex de la Iglesia et primé à deux reprises au 67e Festival de Venise (Lion d’argent de la Meilleure mise en scène et Prix Ocella du Meilleur scénario), BALADA TRISTE, méritait pourtant amplement que je prenne sur moi. Dés les premières minutes qui nous plonge au coeur de la guerre civile espagnole, le film instaure un climat sombre et lugubre avec ses couleurs dé-saturées et son irréalité légèrement cauchemardesque. Et cet assaut surréaliste contre les soldats franquistes mené par le père de notre héros déguisé en clown et muni d’une machette donne immédiatement le ton de cette comédie noire et déjantée.

Une œuvre résolument baroque et excentrique qui pourtant est loin de se limiter à une grossière farce. En effet, Álex de la Iglesia prend ici le parti d’y dépeindre avec subtilité la douleur encore très présente d’un peuple marqué par les guerres et le régime franquiste.

Unique en son genre et inclassable, BALADA TRISTE pourra déconcerter plus d’un spectateur en partant littéralement en vrille dans sa toute dernière partie. Cependant, la mise en scène soignée et la performance pleine d’ambivalence, éloignée des standards hollywoodiens du brillant trio d’acteurs permettent à l’ensemble de rester résolument cohérent.

Si à l’heure actuelle je n’aime toujours pas les clowns, je peux tout de même vous recommander d’aller voir le dernier film d’Álex de la Iglesia.


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1 comment

  1. Pour l avoir également vu ainsi que l’ensemble de la filmographie du réalisateur espagnol, on peut faire un parallèle entre Balada Triste et Action Mutante. Et autant dire que c’est pas fait pour me déplaire car on retrouve le tempérament engagé et contestataire du réalisateur ibérique. Charge engagée contre le pouvoir sous quelconque forme que ce soit Balada Triste est vraiment une œuvre à part dans le paysage cinématographique actuel et cela fait du bien !! et quel bonheur de retrouver également Santiago Segura qui joue le rôle du père !!
    Par contre bon courage pour le voir, car s’il sort dans autant de salles françaises que les précédents films de De La Iglesia, on va encore avoir droit à une sortie simplement technique …

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