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Cinéma | Dope – Critique

Après avoir séduit la critique à Sundance, à la Quinzaine des réalisateurs et gagner le Prix du public à Deauville, DOPE sera enfin à l’affiche le 4 novembre prochain dans l’Hexagone.

Savant cocktail de réalisme, d’humour et de rebondissements pertinents, ce teen-movie écrit et réalisé par Rick Famuyiwa qui lorgne du côté de chez John Hughes fait forcément partie de mes coups de cœur ciné de 2015.

Une vision singulière des ghettos

Produit par Forest Whitaker, qui assure également la voix off, Pharrell Williams et Sean Combs aka Puff Daddy, DOPE nous conte ainsi les mésaventures de Malcom, Diggy et Jibs, trois jeunes geeks obnubilés par le hip-hop des années 90. Issus d’Inglewood, un quartier chaud de Los Angeles, ils se retrouvent impliqués dans un trafic de stupéfiants. Un film pour ados qui ne s’inspire pas d’une énième adaptation de littérature fantastique et évitant soigneusement les clichés éculés. Quelle idée rafraîchissante !

Ici, Rick Famuyiwa (THE WOOD) s’amuse avec la perception que les autres ont des adolescents noirs et s’emploie à nous démontrer que tout n’est qu’une question de choix. S’inspirant de son parcours personnel, Famuyiwa parvient à insuffler une vraisemblance indéniable à une chronique urbaine à la fois lumineuse et inspirante.

Une comédie stimulante

Aborder des questions identitaires et de déterminisme social sans sacrifier au passage un récit captivant n’est vraiment pas à la portée de tout le monde. Rick Famuyiwa y parvient sans problème en injectant une bonne dose d’humour à son métrage. Tourné en seulement 25 jours, DOPE regorge de scènes très drôles et bascule parfois même dans le burlesque. Et si le cœur de cible du film semble être de prime abord les ados, j’avoue ne pas avoir boudé mon plaisir en me replongeant dans les affres de cet âge «ingrat» aux côtés d’attachants protagonistes.

Un casting hallucinant

Chanceux que nous sommes ! Non content d’avoir une palpitante histoire à nous raconter, Rick Famuyiwa nous a également dégoté un casting de compét’ composé d’acteurs issus de la TV (Shameik Moore, Kiersey Clemons et Blake Anderson), de mannequin (Chanel Iman), de rappeur (A$AP Rocky) ou encore de jeunes acteurs plus aguerris (Tony Revolori et Zoë Kravitz) qui lui donne une véritable âme. Une mention spéciale pour Shameik Moore (HOUSE OF PAYNE) dont c’est le premier long-métrage, parfait dans la peau de Malcom, cet ado poussé hors de sa bulle pour en apprendre davantage sur lui et le monde qui l’entoure.

Une B.O addictive

Naughty By Nature, Digital Underground, Public Enemy, A Tribe Called Quest… L’autre point fort de DOPE est assurément sa bande-son 90’s. Partie intégrante du récit, elle ponctue notamment la vie de nos héros par le biais d’Awreeoh, le groupe qu’ils ont créé. A l’instar des productions de N*E*R*D, l’ancienne formation de Pharrell Williams, leurs morceaux mêlant punk-rock et hip-hop font un joli pied de nez aux stéréotypes habituels. Beaucoup d’amour pour l’entrainant Can’t Bring Me Down qu’interprètent réellement Shameik Moore, Kiersey Clemons et Tony Revolori.

Une jolie pépite du cinéma indépendant en somme ! J’espère vous avoir convaincu d’aller voir sans tarder ce RISKY BUSINESS 2.0 dés sa sortie en salles le 4 novembre prochain 😉

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