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Cinéma | Light of my life de Casey Affleck

Présenté dans la section Panorama de la 69e édition du Festival international du film de Berlin, le second long-métrage de Casey Affleck, Light of My Life arrive sur nos écrans le 12 août prochain.

Dix ans après le faux documentaire I’m Still Here avec Joaquin Phoenix, l’acteur oscarisé signe donc un drame post-apocalyptique qu’il a lui-même écrit et dans lequel il s’octroie l’un des rôles principaux. Produit par Black Bear Pictures (The Imitation Game), il suit un père (Casey Affleck, Manchester by the sea) et sa fille de 11 ans (Anna Pniowsky, He’s Out There) errants dans un monde où presque toutes les femmes ont été décimées par un virus mortel.

A l’aune de notre frénésie moderne, le réalisateur américain a fait le choix singulier de proposer un périple pédestre dont la lenteur pourrait en démotiver plus d’un. Dès la première scène, il épouse ainsi pleinement le rythme de ses personnages et la simplicité de leurs interactions. Affranchie d’effets spectaculaires, me voilà plus à l’écoute de leurs rituels et des sentiments qu’ils intériorisent face à la beauté alanguie des paysages hivernaux de la Colombie-Britannique. Témoin privilégiée de leurs solitudes qui se percutent sur les chemins de la transmission puis se raccrochent l’une à l’autre, je m’approprie davantage leur histoire et ils deviennent naturellement plus familiers.

Pendant près de deux heures, mon attention est également captivée par la performance sensible d’un attachant duo d’acteurs. Si Casey Affleck est plus que convaincant en père protecteur et meurtri par la mort de sa femme (Élisabeth  Moss, The Handmaid’s Tale: La Servante Écarlate), Anna Pniowsky ne démérite pas. La jeune actrice offrant effectivement une grande profondeur à cette enfant sans perspective d’avenir qui évolue dans un environnement hostile à sa féminité.

Questionnant avec pertinence nos modèles parentaux dans un monde chaotique mais aussi les difficultés de s’en émanciper, ce film d’anticipation à la croisée de La route et de Les fils de l’Homme est moins soporifique qu’il n’y parait.

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