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Cinéma | Des hommes sans loi – Critique

 1931. Virginie de l’Ouest. Durant la Prohibition, les frères Bondurant sont les rois de l’alcool de contrebande, qu’ils fabriquent sur la ferme familiale et revendent au crime organisé. L’arrivée dans le comté de Charlie Rakes, un procureur corrompu venu de Chicago et déterminé à mettre les Bondurant à sa main, jette une ombre sur le commerce que ceux-ci opéraient avec la complicité des shérifs locaux. En refusant de reconnaître l’autorité de Rakes, Forrest, l’aîné, se le met à dos…

Après avoir dépeint le violent destin d’une famille dans l’arrière-pays australien («The Proposition») et illustré dans un drame post-apocalyptique une touchante relation père-fils («La Route»), John Hillcoat se penche de nouveau sur les liens familiaux indéfectibles, ceux de la fratrie criminelle Bondurant.

Adapté de «The Wettest County in the World», un roman de Matt Bondurant qui s’inspire librement de la vie de son grand-père, «Des hommes sans loi» est une reconstitution crédible de l’époque de la prohibition.

Présenté en compétition au dernier Festival de Cannes, le métrage pourra déstabiliser le spectateur par son rythme car celui-ci laisse le temps aux acteurs de placer leur personnage. Pourtant, la tension qui en découle contribue grandement à captiver notre attention.

Ici, le réalisateur australien retrouve l’excellent Guy Pearce (Prometheus), qui s’est laissé tenter encore une fois par de nouvelles fantaisies capillaires (Nicolas Cage, tu vas pouvoir reposer tes implants, la relève est là !) pour incarner un flic complètement déséquilibré dont le sadisme vous filera des cauchemars.

Dès lors, seule la performance de Tom Hardy (“Bronson”, The Dark Knight Rises) dont le grognement est en passe de devenir culte parvient à lui voler la vedette. En effet, à la fois brute de décoffrage et plein de sensibilité, son jeu fourmillant de subtilités colle parfaitement à ce personnage taiseux pétri de contradictions et prêt à tout pour défendre ses biens et sa famille.

Mêlant drame familial, western, film noir et ponctué d’humour, «Des hommes sans loi» témoigne d’une époque en pleine mutation et si la violence y est omniprésente, elle n’est jamais gratuite.

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