Le webzine avide de découvertes
© 2006-2024 SHUNRIZE.com

PIFFF 2013 – Love Eternal, Re-Animator, The Battery

Ayant déjà vu un mois auparavant Les Sorcières de Zugarramurdi présenté lors de la cérémonie d’ouverture de la troisième édition du PIFFF, j’ai donc commencé le festival le mardi 20 novembre dès 14h. Au programme de cette journée : deux longs-métrages en compétition (Love Eternal et The Battery) mais aussi un film culte que je souhaitais ardemment redécouvrir sur grand écran (Ré-animator). Je retiendrais surtout de cette journée la présentation très drôle de Jeremy Gardner, réalisateur hirsute de The Battery, que je vous invite à découvrir ci-dessous.

Love Eternal

Trois ans après le vigilante movie Savage, inédit chez nous, Brendan Muldowney nous propose un drame singulier qui flirte légèrement avec le fantastique. Sélectionné dans de nombreux festivals (Fantastic Fest, Sitges…), il s’inspire du roman japonais Loving The Dead de Kei Ôishi (Apartment 1303) et aborde avec beaucoup de pudeur des thématiques plutôt sensibles telles que le suicide et la nécrophilie. Il dresse ainsi le portrait d’un jeune homme endommagé notamment par la mort de ses parents et qui tente de se frayer un chemin dans un monde qu’il ne comprend pas.

Sans jamais porter de jugement et faisant preuve d’une certaine empathie à l’égard de son héros, le cinéaste irlandais explore tour à tour les notions de vie et de mort. Doté d’une photographie soignée et porté brillamment par les interprétations de l’acteur néerlandais Robert de Hoog (Cheval de guerre) et Polyanna McIntosh (The Woman), qui parviennent à nous faire partager les émotions complexes de personnages peu loquaces, Love Eternal présente quelques longueurs mais ne laisse pas indifférent.

Re-animator

Le docteur Herbert West est un brillant chercheur qui a mis au point un mystérieux sérum permettant de faire revivre les morts. Après un cuisant échec en Suisse, le docteur West débarque aux États-Unis et emménage chez le docteur Dan Cain. Avec l’aide de ce dernier, il va expérimenter son sérum dans la morgue de l’hôpital où travaille Dan et va devoir faire face aux terribles effets secondaires de son sérum qui ramène les morts à la vie… L’ayant regardé maintes fois en VHS et en DVD, j’avais hâte de le découvrir cette fois-ci sur grand écran.

Si ce n’est clairement pas l’un des meilleurs films du genre il s’agit cependant un de mes meilleurs souvenirs d’enfance avec Evil Dead. Ici, Stuart Gordon nous offre un métrage complétement barré où l’humour noir et le gore sont omniprésents. L’histoire qui s’inspire librement de la nouvelle d’H.P. Lovecraft, «Herbert West, réanimateur», se déroule sans temps morts et on assiste ainsi à un grand nombre de scènes gores et burlesques. Primé au Festival d’Avoriaz en 1986, ce métrage mérite sa nomination de film culte de par sa réalisation faisant fit d’un maigre budget et surtout grâce à l’interprétation de Jeffrey Combs.

Bonus : Notre Dossier sur HP Lovecraft

The Battery

Autrefois cantonné à une sphère d’initiés, le zombie s’est peu à peu démocratisé jusqu’à devenir un acteur incontournable de la pop culture. Jeux vidéo, séries tv, bd, littérature… Accommodée à toutes les sauces pour le meilleur et souvent le pire, cette figure de fiction suscite à juste titre pas mal d’appréhension chez le spectateur aguerri. Mention spéciale et prix du public au Festival Mauvais genre de Tours, Silver scream award à l’Amsterdam Fantastic Film Festival, également Grand Prix au Festival Razor Reel de Bruges, ce second film en compétition au PIFFF était annoncé par les programmateurs comme un véritable renouveau du genre.

Si le premier long-métrage de Jeremy Gardner ne peut encore se prévaloir d’un tel qualificatif, il peut néanmoins s’enorgueillir d’évoquer ce sujet largement éculé sous un angle un peu différent. En effet, il se focalise astucieusement sur la relation de deux joueurs de baseball extrêmement différents devenus compagnons de route par la force des choses. Tourné en à peine deux semaines pour un budget anecdotique de 6000$, le métrage fait forcément pâle figure sur le papier.

Certes, le manque cruel de moyen se fait souvent ressentir à l’écran, notamment quand le son fait des siennes. Mais, le scénariste-réalisateur-producteur et acteur américain parvient tout de même à nous offrir un récit tragiquement drôle qui tient la route. Parant son buddy movie post-apocalyptique d’une atmosphère à la fois bucolique et oppressante, il a eu la bonne idée de remettre l’humain au cœur de l’histoire. Dès lors, Jeremy Gardner nous démontre une fois de plus, s’il était besoin, que l’argent ne fait pas toujours la qualité d’un film.

Bonus : Découvrez la musique du film

Total
0
Share